LA FRANCE PITTORESQUE
30 octobre 1685 : mort de Michel le Tellier,
chancelier de France
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Publié le vendredi 26 octobre 2012, par Redaction
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Michel le Tellier, fils d’un conseiller en la cour des aides, était né à Paris le 19 avril 1603. Après avoir été successivement conseiller au grand-conseil, procureur du roi au Châtelet, et intendant de Piémont en 1640, il gagna les bonnes grâces du cardinal Mazarin qui le proposa au roi Louis XIII pour remplir la place de secrétaire d’Etat. Durant les troubles de la Fronde et l’absence du cardinal, il fut chargé des soins du ministère. Après la mort de Mazarin, il continua d’exercer la charge de secrétaire d’Etat jusqu’en 1666, qu’il la remit entièrement au célèbre Louvois, son fils aîné, qui en avait la survivance. Il continua toujours d’entrer au conseil, et fut élevé à la dignité de chancelier et de Garde des Sceaux.

On le regarde comme un des principaux moteurs de la révocation de l’édit de Nantes. Il s’écria en signant cette révocation : Nunc dimittis servum tuum, Domine (Vous pouvez maintenant, Seigneur, renvoyer votre serviteur). Dieu l’exauça, et il mourut dix jours après.

Toute l’éloquence de Bossuet n’a pu faire admirer à la postérité le Nunc dimittis. Quand on lit l’oraison funèbre de le Tellier, le chancelier paraît un juste et un grand homme ; si on consulte les annales de l’abbé de Saint-Pierre, c’est un lâche et dangereux courtisan, dont le comte de Grammont disait, en le voyant sortir d’un entretien particulier avec le roi : « Je crois voir une fouine qui vient d’égorger des poulets, et qui se lèche le museau teint de leur sang. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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