LA FRANCE PITTORESQUE
28 octobre 1676 : mort du poète et académicien Jean Desmarets de Saint-Sorlin
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Publié le jeudi 25 octobre 2012, par Redaction
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L’un des premiers membres de l’Académie française, Desmarets, né à Paris, en 1595, et pourvu dans sa jeunesse de diverses charges qui lui donnaient accès auprès des ministres, se fit rechercher par sa gaieté, son esprit. Les jolis vers sur la violette, qu’il composa pour la guirlande de Julie, l’annoncèrent comme poète. Le cardinal de Richelieu, son protecteur, l’engagea à travailler pour le théâtre, se proposant dès lors de l’employer comme collaborateur.

Desmarets donna plusieurs pièces médiocres qui eurent du succès ; puis il composa les Visionnaires, joués quatre ans avant le Menteur, et que Pélisson nomme une pièce inimitable. Ensuite il écrivit Mirame, sur le plan du cardinal et en société avec lui.

Jusqu’alors Desmarets avait vécu dans le désordre et la licence : tout à coup on le vit passer à une excessive dévotion. Il composa, à l’usage des femmes, un office de la Vierge, des prières : il se répandit en déclamations furibondes contre les jansénistes. Dans un Avis du Saint-Esprit, adressé au roi lui-même, il annonça que son dessein était de lever une armée de quarante-quatre mille hommes, ayant la marque du dieu vivant sur le front, pour combattre et exterminer les impiétés et les hérésies : il invita le roi à prendre le commandement de cette armée.

Il travaillait à son poème de Clovis, au moment de sa conversion ; il se persuada que Dieu l’avait aidé à terminer cet ouvrage, qui fut loué par Chapelain et quelques autres : mais Boileau lança des épigrammes contre le livre et l’auteur. Desmarets se défendit par des écrits, où il se met bien au-dessus des anciens : il s’y moque d’Homère, de Virgile, et déclare qu’il les a traités en vaincus et foulés aux pieds. La tête avait tourné à Desmarets : après avoir peint les Visionnaires, il l’était lui-même devenu.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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