LA FRANCE PITTORESQUE
20 septembre 1703 : victoire du maréchal
de Villars, à Höchstädt (Allemagne)
sur les Impériaux
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Publié le samedi 15 septembre 2012, par Redaction
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La succession d’Espagne ayant rallumé la guerre entre la France et toutes les autres puissances de l’Europe, le maréchal de Villars passe aussitôt en Allemagne, pour joindre l’électeur de Bavière, que Louis XIV avait mis dans ses intérêts. maréchal prend toutes les villes qui se trouvaient sur son passage, et joint enfin l’électeur avec ses troupes victorieuses ; il le mène, ou plutôt, il l’entraîne au delà du Danube ; mais quand le fleuve fut passé, l’électeur se repentit, voyant que le moindre échec laisserait ses Etats à la merci de l’empereur.

Le comte de Styrum, à la tête d’un corps d’environ vingt mille hommes, allait se joindre à la grande armée du prince de Bade, auprès de Donawert. Il faut les prévenir, dit le maréchal au prince ; il faut tomber sur Styrum et marcher tout à l’heure. L’électeur temporisait ; il répondait qu’il en devait conférer avec ses généraux et ses ministres. C’est moi qui suis votre ministre et votre général, lui répliqua Villars : vous faut-il un autre conseil que moi, quand il s’agit de donner bataille ?

Le prince, occupé du danger de ses Etats, reculait encore ; il se fâchait contre le général : Hé bien, lui dit Villars, si votre altesse électorale ne veut pas saisir l’occasion avec ses Bavarois, je vais combattre avec les Français, et aussitôt il donna l’ordre pour l’attaque. Le prince indigné, et ne voyant dans ce Français qu’un téméraire, fut obligé de combattre malgré lui.

Après la première charge, on vit un effet de ce que peut la fortune dans les combats : l’armée ennemie et la française, saisies d’une terreur panique, prirent la fuite toutes deux en même temps, et le maréchal de Villars se vit presque seul quelques minutes sur le champ de bataille : il rallia les troupes, les ramena au combat, et remporta la victoire.

L’électeur se rendit maître d’Augsbourg. Le chemin de Vienne était ouvert : il fut agité dans le conseil de l’empereur, s’il sortirait de sa capitale ; mais, pour le malheur de la France, Villars fut rappelé, et envoyé dans les Cévennes, pour combattre des paysans fanatiques.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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