15 septembre 1750 : mort de l’homme de lettres Jean Terrasson

Jean Terrasson était né à Lyon en 1670. Il fut un moment oratorien, ou plutôt deux moments ; car, après être sorti de l’Oratoire, il y rentra, et en ressortit encore : inconstance qui déplut tant à son père, qu’il le réduisit à sa légitime. Il fut reçu à l’Académie des Sciences en 1707 ; il obtint, en 1721, une chaire de philosophie grecque et latine au Collège Royal. Il fut nommé membre de l’Académie française en 1732.

L’abbé Terrasson a donné une traduction de Diodore de Sicile, aussi fidèle qu’élégante, en sept volumes, accompagnée de notes savantes. Il y a de beaux morceaux dans son roman de Sethos. Sa Dissertation sur l’Iliade d’Homère, est absolument dénuée de goût : il analyse froidement ce qui doit être senti avec transport.

Terrasson s’était enrichi dans le temps du système de Law. La fortune était venue à lui sans qu’il s’en aperçût ; elle le quitta de même. Quoiqu’il eût conservé dans son opulence la simplicité des mœurs et la modestie que les richesses ont coutume d’ôter, il n’était pas sans défiance de lui-même : « Je ne réponds de moi, disait-il, que jusqu’à un million. »