LA FRANCE PITTORESQUE
1er août 1469 : institution de
l’ordre de Saint-Michel
(D’après « Histoire générale de France depuis les temps les plus
reculés jusqu’à nos jours » (tome 4) par Abel Hugo, paru en 1841)
Publié le lundi 1er août 2016, par Redaction
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Depuis longtemps Louis XI avait conçu le projet de cette institution : il voulait tenter d’affermir dans l’obéissance, et de rattacher à sa personne ceux à qui il accorderait cette distinction. L’ordre de l’Etoile, institué par Jean le Bon, paraissait entièrement tombé dans l’oubli. Il était plus aisé d’en créer un nouveau que de faire revivre la splendeur éphémère de l’ancien. La dévotion que le roi avait pour saint Michel, l’engagea à le choisir pour patron de cette confrérie guerrière. On prétendait que cet archange avait combattu contre les Anglais à Orléans.

Cet ordre devait être composé de trente-six chevaliers, avec un chancelier, un trésorier, un greffier et un héraut, tous élus à la pluralité des voix. Le roi en était le chef et le grand maître. Les premiers chevaliers que le roi nomma furent : le duc de Guyenne ; Jean de Bourbon ; le connétable de Saint-Pol ; Jean de Beuil, comte de Sancerre ; Louis de Beaumont, seigneur de la Forêt et du Plessis ; Jean d’Estouteville, seigneur de Torcy ; Louis de Laval, seigneur de Châtillon ; Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon, amiral de France ; Antoine de Chabannes, comte de Dammartin ; Jean, bâtard d’Armagnac, comte de Comminges, maréchal de France, gouverneur du Dauphiné ; Georges de La Trémouille, seigneur de Craon ; Gilbert de Chabannes, seigneur de Curton ; Charles de Crussol, sénéchal de Poitou ; Tanneguy du Chatel, gouverneur de Roussillon et de Cerdagne.

Louis XI présidant le chapitre de Saint-Michel, par Jean Fouquet

Louis XI présidant le chapitre de Saint-Michel, par Jean Fouquet

Le nombre des trente-six chevaliers n’étant pas complet, le roi déclara qu’au premier chapitre il serait procédé à l’élection des autres. Les principales conditions pour recevoir un chevalier étaient qu’il fût gentilhomme de nom, d’armes, et sans reproches. On pouvait être privé de l’ordre pour trois causes, savoir : l’hérésie, la trahison, la lâcheté. Chaque année l’ordre devait tenir un chapitre pour examiner la vie et les mœurs de chacun des chevaliers, en commençant par le dernier reçu, et en finissant par le roi. Le chevalier examiné sortait de l’assemblée pour laisser toute liberté à ses confrères ; on le faisait ensuite rentrer pour le louer ou le blâmer.

Le duc de Bretagne, auquel Louis XI offrit le collier de Saint-Michel, refusa cet honneur, dit un historien, pour ne pas s’obliger, par de nouveaux serments, à plus d’obéissance qu’il n’en voulait rendre au roi.

La devise de cet ordre était : Immensi tremor Oceani. Louis XIV augmenta le nombre des chevaliers jusqu’à cent. Depuis Henri III, on ne pouvait être reçu dans l’ordre du Saint-Esprit qu’on n’eût été auparavant décoré de celui de Saint-Michel.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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