LA FRANCE PITTORESQUE
26 juillet 1793 : établissement
des lignes télégraphiques
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Publié le mardi 26 juillet 2016, par Redaction
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Voici une invention toute nationale, toute française, car on ne peut comparer à l’admirable découverte du télégraphe, les machines, appareils ou signaux qu’employèrent dès lors plusieurs peuples anciens ou modernes.

Aux moyens de correspondance, si bornés, si douteux, tels que le bruit, le feu, la fumée, les couleurs, les sons, etc., etc., un savant studieux substitua un instrument simple, facile à établir, plus aisé à comprendre, parlant seulement à ceux qui doivent l’entendre, et pouvant apprendre tout ce qu’il est important de communiquer.

Le 22 mars 1792, Chappe se présenta à la barre de la Convention nationale et lui fit hommage de cette précieuse découverte ; elle fut reçue avec enthousiasme, et la première récompense accordée à son inventeur fut d’être admis aux honneurs de la séance. Le 1er avril 1793, la Convention rendit un décret qui accordait une somme de six mille francs pour en faire la première épreuve. Le 17 juillet 1795, la même assemblée, en attribuant une partie de nos victoires aux heureux résultats obtenus par les télégraphes, décréta qu’il en serait établi un dans l’enceinte même du palais national.

Claude Chappe

Claude Chappe

On trouvera dans des traités particuliers la description détaillée du télégraphe français ; nous nous bornerons à dire ici que les signes fondamentaux, parfaitement prononcés, sont alors au nombre de cent à peu près et représentent des figures ou lettres dont on détermine la valeur ; c’est à l’aide de bons télégraphes et de pendules à secondes que se font les observations et que se communiquent les avis.

Ce fut le 12 juillet 1793 que le comité d’instruction publique fit faire la première expérience de ce nouveau moyen de communication : le succès fut complet, et l’on reconnut qu’en treize minutes quarante secondes la transmission d’une dépêche pouvait se faire à la distance de quarante-huit lieues. L’Angleterre, suivant son instinct rival et jaloux, se moqua d’abord de cette invention et ensuite l’adopta ; mais par un sot esprit de nationalité, elle y apporta des modifications qui, sans la dénaturer, en altérèrent beaucoup les heureux résultats.

Chappe a su rendre son nom immortel en dotant sa patrie du fruit de ses veilles et de son génie ; ses contemporains ont prévenu la reconnaissance de la postérité en entourant sa vieillesse des témoignages d’estime et de vénération. Les gouvernements l’ont récompensé en lui accordant quelques faveurs, et surtout en le laissant mourir au pied du monument de sa gloire.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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