LA FRANCE PITTORESQUE
16 juillet 1465 : bataille de Montlhéry
entre Louis XI et la Ligue du Bien public
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Publié le dimanche 15 juillet 2012, par Redaction
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Il se fit, en 1464, une ligue entre Charles, duc de Berry, frère unique de Louis XI, le comte de Charolais, le duc de Bretagne, le duc de Bourbon, le comte de Dunois, et plusieurs seigneurs mécontents de ce que le roi les avait dépouillés de leurs charges au commencement de son règne. La guerre qui suivit cette ligue eut pour prétexte le soulagement des peuples, et prit de là le nom du bien public.

Tour de Montlhéry

Tour de Montlhéry

Le comte de Charolais s’approcha de Paris, et le roi marcha contre lui, dans le dessein d’empêcher sa réunion avec le duc de Bretagne. Les deux armées se rencontrèrent près de Montlhéry, le 16 juillet. Les troupes royales étaient composées de soldats aguerris, et d’une gendarmerie bien montée et bien disciplinée. Ainsi il avait à cet égard la supériorité sur le comte de Charolais, quoique l’armée de ce prince fût d’un tiers plus nombreuse que la sienne.

Il était une heure de l’après-midi, lorsque les Bourguignons s’ébranlèrent. Le comte de Saint-Paul, et le seigneur de Ravestan, à la tête de l’aile gauche, fondirent sur les royalistes ; Brézé, qui commandait en cet endroit, fut tué dans le premier choc : ce malheur n’abattit pas le courage des Français, qui tinrent ferme.

Le roi accourut à cette division, et les Bourguignons repoussés prirent la fuite jusqu’aux chariots, qui couvraient leur camp. De son côté, le comte de Charolais avait enfoncé le centre ; mais il pensa être prisonnier, en revenant de poursuivre les fuyards : il fut même blessé à la gorge. Louis eut aussi son cheval tué sous lui. Il rallia ses troupes jusqu’à trois fois, et vraisemblablement eût remporté la victoire, sans la retraite du comte du Maine et de l’amiral de Montauban, qui durant le combat avoient pris la fuite, entraînant avec eux le tiers de l’armée. La nuit seule fit cesser le combat. Le roi se retira dans Montlhéry, et le comte de Charolais dans son camp. De part et d’autre on se crut vaincu, et le lendemain chacun s’attribua l’honneur du triomphe.

La perte des deux côtés n’excéda pas le nombre de trois mille six cents hommes ; ce qui cessera d’étonner, si l’on fait réflexion qu’un tiers de l’armée du roi l’avait abandonné sans combattre, et qu’une partie des Bourguignons avait également pris la fuite. Les Parisiens firent une sortie sur ces derniers, qui furent presque tous massacrés ou faits prisonniers. Le butin qu’on leur enleva fut estimé 200 000 écus d’or.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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