LA FRANCE PITTORESQUE
Prédiction liée à la « résurrection » du
grand Empereur au milieu du XIXe siècle
(D’après « Almanach pittoresque, comique et prophétique », paru en 1850)
Publié le vendredi 20 avril 2018, par Redaction
Imprimer cet article
En 1850, dans une France en proie à de vifs troubles politiques, un chroniqueur de l’Almanach pittoresque, comique et prophétique entreprend de démontrer, calculs rudimentaires à l’appui, que Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République, jouera en 1852 un rôle déterminant pour notre pays. Cette année-là correspondra à l’avènement du Second Empire.
 

Napoléon a été annoncé par les prophéties. On a prédit sa grandeur et sa chute, sa gloire et ses revers ; et son nom est resté dans les croyances populaires comme un talisman puissant et magique pour sauver la patrie le jour du péril.

Dans l’esprit populaire, sa mission n’est donc pas entièrement accomplie, peut-on lire dans l’Almanach pittoresque pour l’année 1851 ; il a été envoyé de Dieu pour guider le génie de la France, pour semer la civilisation nouvelle, à travers les phases successives que notre pays a traversées depuis le commencement de ce siècle.

L'empereur Napoléon III. Détail d'une peinture de Franz Winterhalter

L’empereur Napoléon III. Détail d’une peinture de Franz Winterhalter

Cette idée que Napoléon doit un jour reprendre son épée et sauver encore la France est restée profondément empreinte dans l’esprit de ceux surtout qui furent ses contemporains, poursuit l’Almanach. N’y aurait-il pas dans ce penchant surnaturel quelque chose de prophétique ? Quand ce Rédempteur doit-il revenir ? Quand doit-il réapparaître ceignant l’épée, comme l’annoncent toutes les prophéties, pour consolider son œuvre ?

Un calcul bien simple a déjà été fait ; mais il n’a point été compris. Exposons-le ici afin d’initier le lecteur à son mystère. Napoléon est né en 1769. Ajoutons à ce nombre la somme des chiffres le composant, soit 1769 + 1 + 7 + 6 + 9, ce qui donne 1792.

Or 1792 fut l’année où le grand capitaine se révéla au siège de Toulon, à l’armée d’Italie. Ajoutez cette année à elle-même, de la même façon que précédemment, soit 1792 + 1 + 7 + 9 + 2, ce qui donne 1811.

1811 fut l’année de sa plus haute fortune ; il avait par ses conquêtes jeté dans le monde la semence de la civilisation, précise l’Almanach pittoresque. Ajoutez cette année à elle-même : 1811 + 1 + 8 + 1 + 1, soit 1822

C’est à partir de 1822 que nos populations entières, croyant à peine à sa mort, répétèrent cet écho prophétique : Il reviendra. La peur de l’invasion et l’esprit national aidant, on attache au nom de Napoléon l’espérance de la liberté.

Additionnez cette date avec elle-même, 1822 + 1 + 8 + 2 + 2, ce qui donne 1835.

Or 1835 est l’année où les membres de la famille de Napoléon se remuent ; Louis-Napoléon, qui semble avoir le pressentiment d’une haute destinée, tente dès lors de rompre les chaînes de son exil.

Si vous additionnez maintenant 1835 avec lui-même, vous obtenez 1835 + 1 + 8 + 3 + 5, c’est-à-dire 1852.

Vous trouvez donc pour chiffre de la sixième période 1852. En ce temps de désordre et d’anarchie, poursuit l’Almanach pittoresque, une idée consolante s’attache pour nous à ce chiffre. Nous avons trop de confiance en les destinées de notre patrie pour croire que nous sommes à la veille d’une grande calamité. Non ! s’exclame ensuite l’auteur de cette curieuse prédiction, l’année 1852, qui revient la sixième en additionnant par elle-même la date de la naissance de Napoléon, doit être la fin de l’angoisse universelle.

C’est la date inévitable de la résurrection du grand empereur, le règne venu de ses idées : Unité, Civilisation, Puissance. Peut-être, celui qui a hérité de son nom, qui porte en lui les signes de sa grandeur, dégagé enfin des langes qui l’enveloppent, de toutes les intrigues qui lui lient les bras, sera-t-il porté par la voix populaire, la voix immense du peuple entier, à la souveraine puissance, reprenant l’œuvre du grand empereur ressuscité en lui. C’est un pressentiment, conclut le chroniqueur de l’Almanach pittoresque.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE