LA FRANCE PITTORESQUE
« Démagocratie »
et comédie électorale
(Éditorial du 10 mars 2005 paru dans le N° 14 de
La France pittoresque - avril/mai/juin 2005)
Publié le dimanche 4 décembre 2011, par Redaction
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N’est-ce qu’un vœu pieu de souhaiter qu’à l’image du profond séisme induit par l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, qui contribua à une compréhension plus éclairée des dogmes religieux en portant à la connaissance d’un plus grand nombre le contenu de la Bible, le développement d’Internet assurera enfin l’exercice intelligent du suffrage universel ?

N° 14 de La France pittoresque (avril/mai/juin 2005)

N° 14 de La France pittoresque
(avril/mai/juin 2005)

En cultivant l’exhaustivité de l’information, en favorisant l’érudition, peut-être la nouvelle encyclopédie mondiale, encore balbutiante et que d’aucuns aspirent déjà ardemment à chaperonner, saura-t-elle se hisser au rang de ce contre-pouvoir hier dévolu à ces médias de masse qui aujourd’hui serinent la seule version gâtée de l’actualité, ont la véhémence prompte et facile contre de supposés nantis, et font montre d’une feinte commisération pour le vulgum pecus.

Mais s’il fallut à nos ancêtres du Moyen Age plusieurs décennies pour égratigner le joug ecclésiastique, combien seront nécessaires pour mettre un terme à une déplorable « démagocratie » dont les rênes sont goulûment convoitées ? Buvant pour l’heure jusqu’à la lie les prodigalités d’un regrettable régime politique qui paralyse notre pays en écartant toute réforme salutaire, saupoudrant au besoin leur réel manque de conviction d’un chimérique et opportun zeste d’écologie, quelques-uns lorgnent en effet avec hardiesse sur la récompense suprême que pourrait bien, une fois encore, leur servir une comédie électorale annoncée. Bénissant le conservatisme suicidaire mêlé d’apparente résignation de leurs concitoyens, ils éprouvent le plus grand mal à réfréner des ambitions piètrement étayées par d’alléchants programmes et de sempiternelles promesses qui, abusant le plus crédule, vont à l’encontre de ses véritables intérêts.

L’homme de raison pourra-t-il, lui, longtemps se reconnaître dans ces apprentis satrapes prenant avantageusement appui sur le très éculé clivage, simpliste et suranné, qui oppose les caricaturaux fesse-mathieu cupides aux fervents chantres d’une justice sociale ?

Valéry VIGAN
Directeur de la publication
La France pittoresque

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