LA FRANCE PITTORESQUE
SAINT-BENOÎT-SUR-LOIRE.
Les reliques, le monastère, l’église
(par Dom Henri Leclercq)
Publié le vendredi 7 octobre 2011, par Redaction
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En ramenant les reliques de saint Benoît du mont Cassin en 703, Aigulfe permit au monastère de Fleury de bénéficier d’une notoriété égale à celle des lieux les plus illustres. La règle sage qu’avait instaurée le saint, qui tempérait les rigueurs exténuantes de l’ascèse des orientaux pour faire plus large la part de la prière et plus féconde celle du travail, avait, en effet, été à l’époque adoptée presque partout.

Si son fondateur Léodebod n’avait pas pu, par sa naissance, valoir à Fleury le rang et les privilèges attachés aux fondations royales, l’illustration soudaine qui jaillit sur le monastère grâce à cette translation, attira sur lui la munificence des rois. Pépin le Bref lui accorda l’immunité et l’exemption de tonlieu pour quatre bateaux sur la Loire et participa à l’accroissement considérable de ses biens. Le peuple ne se détournait plus de Fleury et de pieuses légendes dont les moines se faisaient les narrateurs attendris, vinrent faire de la tombe du saint le théâtre d’événements merveilleux.

La prospérité fit bientôt place à la richesse, l’abbé fut considéré comme l’un des plus hauts personnages ecclésiastiques et les moines devenus seigneurs temporels et désireux de continuer leurs observances religieuses, furent alors obligés de recourir à des laïques pour se charger de soutenir, de défendre et d’exercer leurs droits. Avoués, maires et baillis vinrent ainsi s’incruster pour de longs siècles dans la fortune monastique. Puis, le IXe siècle ne laissa en France que des ruines ; Fleury était du nombre. Vers le premier quart du Xe siècle, le monastère était entièrement déchu ; quelques moines y vivaient encore...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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