Le Val de Loire est l’un des sites architecturaux les plus beaux du monde, mais dans ce déploiement de fastes qu’il nous propose, le château de Blois occupe une place privilégiée : Louis de la Saussaye ne s’y est pas trompé, lui qui est littéralement tombé amoureux de « ses portiques élégants, (de) ses larges croisées à riches encadrements, (de) ses curieuses sculptures, inspirées par la verve, ou gracieuse ou bouffonne, ou satirique de l’époque la plus originale de l’esprit français... » Comment ne pas être profondément ému, se dit-il, par « les escaliers à jour qui ornent les cours, (par) les balustres qui couronnent les combles, (par) les arabesques qui brodent le fût des pilastres », par tout ce qui nous révèle « l’époque brillante de François Ier » ainsi que par « les lignes pures et classiques des bâtiments de Gaston d’Orléans » ?
Quel chemin parcouru, à Blois, depuis les fortifications originelles édifiées pour des raisons stratégiques et militaires ! Après « ses tours percées d’étroites meurtrières, ses murailles noires et épaisses », le château nous révèle « les allées secrètes, les issues multipliées », nécessaires à « la vie galante du roi-chevalier » et aux intrigues ourdies par les fils de Catherine de Médicis, puis la superbe rigueur du Grand Siècle, avant qu’il soit transformé en caserne...
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