LA FRANCE PITTORESQUE
MONTPELLIER (Histoire populaire de)
(par J. Duval-Jouve)
Publié le samedi 24 septembre 2011, par Redaction
Imprimer cet article

La terreur qui animait les foules à l’approche de l’an mil et de la fin du monde qu’il semblait augurer, fut sans doute à l’origine du premier acte authentique sur Montpellier, à savoir la cession de la ville et de ses habitants à l’évêque de Maguelonne, par deux sœurs qui désiraient ainsi changer leurs possessions terrestres en biens célestes pour l’éternité. La ville naquit donc sous la féodalité, et plus précisément sous la féodalité ecclésiastique qui imprima un caractère spécifique à ses institutions. Son histoire consiste à montrer par quelles vicissitudes de prospérités et de malheurs, d’efforts vaillants et d’insuccès, elle réussit à ne plus être ballottée et vendue entre les évêques et les rois, à n’être plus isolée dans ses institutions locales, mais à faire partie de la nation française qui a remplacé les inégalités illégitimes et le droit divin de quelques familles.

À son origine, la ville se groupait autour de sa première église consacrée à saint Firmin et était dominée par le palais des Guilhem, son seigneur étant alors le vassal de l’évêque. Le clergé dirigea tout pendant quatre siècles ; outre le pouvoir civil et les consciences, il contrôlait les écoles avec le droit exclusif de dispenser et de surveiller l’enseignement. Si les historiens orthodoxes ont vanté la grande école de médecine de ces temps et le profond savoir de ses maîtres, il ne faut cependant pas oublier que les livres d’Aristote autres que La logique furent condamnés au feu et que les dissections étaient interdites, faisant de la médecine, plutôt qu’une science de l’observation, « un ensemble de pratiques superstitieuses se rattachant toutes à quelque point de dogme, à quelque texte sacré, à des croyances admettant la magie, la sorcellerie, les amulettes, les possessions diaboliques »...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE