La ville de Pont-Saint-Esprit possède, outre son charme spécifique, deux caractéristiques essentielles pour un historien : la longévité de son histoire (il y eut même sur ce terroir des habitants à l’ère préhistorique) et la richesse de son passé : ce pays « éminemment languedocien » fut, en effet, une annexe du Comtat d’outre-Rhône dont l’abbaye de Cluny fit « une sorte de territoire neutre et d’alliance ».
Cette seigneurie monacale fut à l’origine de l’évolution de la ville, dans laquelle, plus tard, la construction du pont (XIIIe siècle) joua aussi un rôle décisif, rendu plus important encore, sous Louis XIII et sous Louis XIV, quand Pont-Saint-Esprit devint le siège d’un gouvernement militaire qui se maintint pendant deux siècles et demi. Ces trois moments fondateurs dans la destinée de la cité (religieux, administratif et commercial, politique et militaire) se retrouvent dans le triptyque historique qu’a composé Marcel Gouron, illustrations à l’appui : « la chronique de la ville » des origines à la Révolution, les institutions et « la vie religieuse et charitable ».
Il fallait tout le talent d’un historien, amoureux des lieux, pour faire revivre les mille et un événements d’une destinée urbaine hors du commun et toute la maîtrise d’un archiviste émérite pour utiliser avec une telle pertinence autant de documents originels, abondants, inégaux et divers...
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