GLANDIER (La Chartreuse de) en Limousin

Parce qu’elle est rédigée par un de ses frères, la monographie de la chartreuse de Glandier ne nous apprend pas simplement son histoire, mais nous fait partager aussi toute la spiritualité du lieu et de ses occupants. L’auteur nous présente le paysage qui l’entoure, sur la commune de Beyssac, dans toute sa beauté : « De nombreux accidents de terrain créent des accidents de lumière », écrit-il. Il raconte la vie et les bienfaits des prieurs tels que Dom Jean Birelle, mort en odeur de sainteté.

Cet homme exceptionnel était pressenti pour succéder au pape Clément VI. Son humilité le poussa à faire plaider sa cause par son ami Talleyrand, pour ne pas être élu ; ce dernier en aurait eu des remords pendant de longues années : « Malheur à moi, se serait-il écrié, j’ai privé l’Église d’un tel Pasteur, c’est ma faute, malheur à moi ». Il défend aussi avec ardeur la réputation de ce lieu qui lui est si cher. Lorsqu’il se trouve confronté à des affirmations évoquant le relâchement des pratiques austères au cours du XVe siècle, il s’insurge vivement contre l’absence de preuves. Il en profite, au contraire, pour relater l’apparition de la Vierge, venue conforter dans sa vocation un frère tenté de fuir la rigueur de la chartreuse, scène reproduite sur un des vitraux du réfectoire.

À l’heure des guerres de Religion, le ton se durcit pour commenter les idées nouvelles : « le cœur faisant mal à la tête (...), avec la soi-disant liberté de penser, on voulait aussi la permission de tout faire et surtout de mal faire »...