LA FRANCE PITTORESQUE
31 janvier 1686 : mort de
l’homme de théâtre Jean Mairet
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Publié le jeudi 28 janvier 2016, par LA RÉDACTION
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Né à Besançon le 4 janvier 1604, Mairet eut la gloire d’ouvrir la route à Corneille, mais le chagrin d’être dépassé par lui. Le Sophonisbe, de Mairet, est la première tragédie vraiment digne de ce nom que l’on ait représentée en France. Les comédiens, accoutumés aux extravagances de Hardi et de ses rivaux, refusaient de jouer une pièce régulière ; il fallut de longues négociations pour les y décider.

Jean Mairet

Jean Mairet

La vogue de Sophonisbe se soutint pendant quarante années. Aujourd’hui la lecture n’en est propre qu’à faire comprendre, ainsi que le dit La Harpe, tout le chemin que fit Corneille, ou plutôt par quel élan cet homme prodigieux laissa dès sa seconde tragédie tous ses rivaux si loin derrière lui.

Le Cid parut sept ans après Sophonisbe, et Mairet, qui jusqu’à cette époque avait été l’ami du poète, auquel il pouvait se croire supérieur, témoigna vivement le dépit que lui causa sa défaite inattendue : il s’en plaignit comme d’une sorte de trahison, et le cardinal de Richelieu fut obligé de lui défendre d’écrire contre le Cid. Le premier mouvement passé, Mairet fit sans doute de sages réflexions, et se réconcilia avec Corneille.

Mairet avait été attaché à l’infortuné de Montmorency, et s’était signalé par sa valeur à la prise de Ré et d’Oléron (1625). Il remplit aussi des fonctions diplomatiques comme résident du parlement de Dole auprès de la cour de France (1653). L’éloge qu’il fit de la conduite du roi d’Espagne déplut à Mazarin, qui l’exila à Besançon ; le poète n’obtint son rappel qu’après la paix des Pyrénées (1659). Quand il revint à Paris, il vit bien que son règne théâtral était passé, et se retira dans sa ville natale en 1668, où la mort l’atteignit en 1686, à l’âge de quatre-vingt-deux ans.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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