LA FRANCE PITTORESQUE
ANGOULÊME. Histoire,
institutions et monuments
(par Auguste-François Lièvre)
Publié le lundi 25 juillet 2011, par Redaction
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Au Moyen Age, la ville jouissait d’une relative sécurité, juchée sur son rocher fortement remparé. Elle paraissait inexpugnable et servit de refuge aux gens du pays et, dit-on, une fois à toute la population d’Orléans. Les moines de Charroux à la fin du Xe siècle vinrent y mettre leurs reliques en sûreté. Le comte Audoin refusa un temps de les leur rendre mais devant la maladie qui le frappait et la famine qui accablait le peuple, il restitua le trésor, apeuré par le courroux divin qu’il semblait avoir provoqué.

La situation géographique de la ville avait cependant un inconvénient majeur : jusqu’au XIXe siècle, elle manqua d’eau. Ce fut sa grande privation et la principale cause de la lenteur de son accroissement. Les ingénieurs romains eux-mêmes n’avaient pu trouver le moyen de l’en pourvoir, sans source d’un débit suffisant et à une altitude convenable. Il fallut attendre une machine hydraulique installée à Saint-Cybard en 1832 pour que l’eau jaillisse enfin sur le point le plus élevé du plateau. Lorsque Charles V entra en possession d’Angoulême, il lui accorda une charte de commune qui émanait à la fois du statut communal de Rouen, des « usages, coutumes, libertés et privilèges » de Saint-Jean-d’Angély et de quelques articles spécifiques.

Outre la composition du corps de ville et un règlement d’ordre intérieur, elle édictait des peines pour les crimes de tous ordres, dont une singulière : « Si une femme est querelleuse ou médisante, qu’on lui passe une corde sous les aisselles et qu’on la plonge trois fois dans l’eau » ! Devant l’émigration de la population à la campagne et pour retenir les habitants qui auraient à défendre la place en cas d’attaque, Louis XI exempta la ville et les faubourgs de toutes tailles et impôts, en 1461. Longtemps les...

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