LA FRANCE PITTORESQUE
DEAUVILLE (Nouveau)
(par Michel Georges-Michel)
Publié le samedi 23 juillet 2011, par Redaction
Imprimer cet article

Deauville est l’une des cités les plus jeunes de France. Certes, l’histoire nous apprend que les lieux étaient habités avant la fondation de la ville par le duc de Morny (vers 1860), mais l’ancien village Auvilla n’était qu’un agrégat de chaumières sans commune mesure avec l’agglomération qui allait se développer à partir de la création d’un champ de courses et de la création d’un casino ; c’est bien une ville nouvelle qui est née dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sur la route des ducs de Normandie et qui a connu un essor étonnant.

Elle allait devenir au fil des décennies cette banlieue chic et ludique de Paris, dont Michel Georges-Michel fait revivre la période (1920-1928) dite des années folles, ce berceau de toutes les modes et de toutes les fantaisies, ce lieu géométrique d’une passion toute nouvelle pour le sport, d’un goût profond pour la nature, d’une fascination pour l’argent et les tapis verts et d’un affranchissement de toute contrainte qui séduisit Paris et les capitales du monde entier. Dans ce temple du plaisir grassement rétribué, de l’ode (sensuelle) au temps qui passe et du divertissement incessant, l’après-guerre est vécu comme un gigantesque défouloir : en 1920, les nouveaux riches sont accueillis à Deauville à bras ouverts, même si les villas bourgeoises (Dollfus, Levylier, du Tillet) ne sont pas abandonnées et si l’ancienne souche (Decazes, Le Marois, de Villefranche, de Bassano, La Rochefoucauld...) campe solidement sur le sable.

On se barde de cuir ou on revêt d’extravagants burnous pour aller au paddock, Tristan Bernard se fie à la boule pour composer un roman, van Dongen danse le chimmie, les femmes entullées adoptent « la vie toute nue » et le jour du Grand Prix, les files d’autos sont ininterrompues de Lisieux à Deauville et de Dives à Dieppe...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE