FÈRE-EN-TARDENOIS (Histoire de)

C’est au sortir de l’École normale supérieure qu’Étienne Moreau-Nélaton tombe littéralement amoureux de Fère-en-Tardenois, le pays qui a souri à son enfance. Comment témoigner de cette ferveur, sinon en retraçant l’histoire de cette belle et ancienne cité ? Il compulse les livres de quelques chercheurs, ceux de l’abbé Poquet et d’Amand de Vertus et se jure de dire davantage et, si possible, mieux. Mais l’inspiration n’est pas au rendez-vous ; ou plutôt l’affectif l’emporte alors sur le souci historique. L’écrivain se fait peintre et il conjugue sur la toile tous les modes du souvenir, de la dévotion et de la tendresse. C’est un hymne d’amour à la terre de ses pères. Et puis, un jour, une liasse d’archives lui échoit : de vieux papiers qui évoquent le château et ses seigneurs d’autrefois.

Cette fois, le déclic a lieu : il a entre les mains des documents inédits qu’il ne saurait garder pour lui ; dès lors, son attachement à Fère prend une dimension plus riche et plus altruiste. Fort des renseignements dont il dispose, il va partir sur les traces du passé. Grâce aux trouvailles de son grand-oncle, Frédéric Moreau, il découvre les origines gauloises, romaines et franques de la cité ; l’histoire de Fère, du XIVe au XVIIe siècle, s’éclaire à la lumière des archives nationales ; celle du XVIIIe est révélée par la consultation du fonds laonnois et des registres paroissiaux...