LA FRANCE PITTORESQUE
Féministes (Les) exigent dans
un manifeste la réduction de moitié
de l’indemnité parlementaire
(D’après « Le Petit Journal » du 11 février 1911)
Publié le mercredi 8 novembre 2017, par Redaction
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Lors d’une réunion du Suffrage des Femmes tenue en 1911, la société adopte un ordre du jour selon lequel, les députés ne représentant que la moitié du pays, ne doivent toucher qu’une demi-indemnité
 

Selon le chroniqueur du Petit Journal, de ce que les suffragettes anglaises s’imposent à l’attention par des manifestations qui ont fait connaître à un certain nombre d’entre elles ce qu’est la paille humide des cachots, il ne faut pas conclure que les protagonistes du mouvement féministe, chez nous, ne continuent point la campagne entreprise dès longtemps pour conquérir au sexe faible le bulletin de vote et l’éligibilité.

L’ordre du jour adopté à la dernière réunion que la Société le Suffrage des Femmes a tenue à la mairie du XIe arrondissement est même assez original en ce qu’il aborde sous un jour imprévu la question de l’indemnité parlementaire.


Affiche de l’Union française pour le suffrage des femmes créée en 1909

Le voici : « Considérant que pendant que les femmes ne votent pas, les députés ne sont point les représentants de la nation française – formée de femmes et d’hommes – mais sont seulement les représentants des hommes, minorité en la nation, nous demandons que jusqu’à ce que les femmes soient électeurs, les députés ne reçoivent que la moitié de l’indemnité parlementaire, c’est-à-dire 7 500 francs au lieu de 15 000 francs.

Il n’y a guère de chance, le Suffrage des Femmes lui-même s’en doute assurément, pour que ce vœu soit pris en considération par le Parlement, conclut le chroniqueur.

Les Françaises voteront pour la première fois en avril 1945, aux élections municipales.

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