LA FRANCE PITTORESQUE
Signes du zodiaque : des journalistes
redécouvrent un fait scientifique
connu depuis plus de 2000 ans
(D’après « Dictionnaire de la conversation
et de la lecture » Tome 16, édition de 1860)
Publié le jeudi 20 janvier 2011, par Redaction
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Le 13 janvier 2011, un court article du quotidien « 20 minutes » intitulé Astrologie : Vous n’êtes sans doute pas du signe que vous pensiez relatait que « selon le chercheur Parke Kunkle », des mouvements célestes ayant « modifié la position relative du Soleil, de la Terre et des constellations », étaient à l’origine de « presque un mois de décalage entre la véritable position de ces dernières sur l’écliptique et le signe du zodiaque qui leur a été associé il y a plusieurs milliers d’années ». Bien que ce décalage fût en réalité connu depuis Hipparque, au IIe siècle av. J-.C., l’annonce de cette « découverte » fut reprise par les plus grands quotidiens français.
 

Le Dictionnaire de la conversation et de la lecture nous apprend en 1860 à ce sujet que les anciens donnèrent le nom de zodiaque à une bande céleste de 16 ou 18 degrés de largeur, dont l’écliptique occupe le milieu, et qui renferme les douze constellations dites zodiacales. Ils considéraient ces douze constellations comme les maisons successives du Soleil dans sa révolution annuelle ; de plus, la largeur du zodiaque avait dû être fixée par la considération que la faible inclinaison des planètes alors connues renfermait leurs orbites dans cette bande étroite.

Et de rappeler qu’il ne faut pas confondre les signes du zodiaque avec ses constellations. « Ces constellations, dit Arago, n’avaient pas une étendue égale. On remarquera d’ailleurs que deux constellations voisines ne pouvaient s’emboîter l’une dans l’autre, de manière à ne pas laisser entre elles un espace avec ou sans étoiles, qui n’appartenait proprement à aucune des constellations contiguës. Ce mode de division pouvait convenir à une astronomie imparfaite ; il était insuffisant et ne répondait pas aux besoins d’une astronomie perfectionnée. Alors on partagea la route ou les 360 degrés que le soleil parcourt annuellement, en douze espaces ou signes chacun de 30 degrés. Le premier signe eut son origine à l’équinoxe de printemps ; et comme au temps d’Hipparque cette saison commençait au moment où le Soleil pénétrait dans la constellation du Bélier, on appela le premier signe, cette première division en 30 degrés, le signe du Bélier ; le second signe, ou les 30 degrés suivants, fut appelé le signe du Taureau, et ainsi de suite. »


Révolution de la Terre (estampe du XVIIe siècle)

« Hipparque, dit encore Arago, Hipparque reconnut que la place de l’équinoxe ne reste pas fixe dans les constellations, que le point équinoxial se déplace tous les ans d’environ 50", et par un mouvement dirigé de l’orient à l’occident ; qu’en vertu de ce mouvement, qu’on appelle la précession, l’équinoxe doit correspondre à toutes les constellations zodiacales dans un intervalle d’environ 26 000 ans en vertu de la précession des équinoxes, les signes ne coïncident déjà plus avec les constellations. Le signe du Bélier ne commence plus dans la constellation du Bélier ; il correspond à celle des Poissons. Empressons-nous de déclarer que cette division par signes n’est plus en usage dans l’astronomie proprement dite, et que c’est par un reste d’une vieille habitude qu’on en fait mention encore dans les calendriers et dans les annuaires.

« En donnant inconsidérément aux signes les noms des constellations avec lesquelles ils ne devaient pas toujours coïncider, on a ajouté une nouvelle cause de confusion à celles qui existent déjà dans la science, sans autre avantage, si c’en est un, comme le remarque très judicieusement Voltaire, que d’avoir donné à nos almanachs le caractère purement nominal des anciens calendriers. »

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