LA FRANCE PITTORESQUE
19 février 1791 : les tantes de Louis XVI
partent en exil
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Publié le vendredi 15 octobre 2010, par Redaction
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Mesdames, tantes de Louis XVI, partent du château de Bellevue, pour sortir de France et se retirer à Rome. Arrivées à Arnay-le-Duc, elles furent arrêtées par le peuple, et en grand danger d’être ramenées à Paris. Elles écrivirent au président de l’assemblée nationale une lettre, conçue en termes très constitutionnels, dans laquelle leurs altesses royales disaient : « N’étant plus, d’après la loi, et ne voulant plus être des citoyennes, nous n’avons pas cru devoir prétendre à aucune distinction ; mais ce titre de citoyennes nous donne le droit commun à tous les citoyens. Nous le réclamons avec toute la force de la liberté et la confiance que nous avons en la justice de l’assemblée ».

L’abbé Maury demandait qu’on improuvât solennellement l’insurrection anticonstitutionnelle de la commune d’Arnay-le-Duc, et cette opinion fut aussi celle de quelques membres du côté gauche. Mirabeau proposa le décret suivant : « L’assemblée nationale, considérant qu’aucune loi existante du royaume ne s’oppose au libre voyage de Mesdames, tantes du roi, déclare qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur le procès-verbal de la commune d’Arnay-le-Duc ; renvoie l’affaire au pouvoir exécutif ».

Alexandre Lameth, appuyé par son frère et par Barnave, proposa, à plusieurs reprises que, sans permettre qu’aucun obstacle fût apporté au voyage de Mesdames, le président fût chargé de prier le roi de peser, dans sa sollicitude, s’il devait, dans les circonstances actuelles, permettre à Mesdames de sortir du royaume. « L’Europe sera bien étonnée, observa très plaisamment M. de Menou, d’apprendre que l’assemblée nationale s’est occupée pendant quatre heures du départ de deux dames qui aiment mieux entendre la messe à Rome qu’à Paris. » Cette observation fit tomber toutes les oppositions, et ramena la majorité de l’assemblée à Paris proposé par Mirabeau.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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