LA FRANCE PITTORESQUE
1er mars 1697 : mort de Redi, naturaliste et poète italien
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Publié le vendredi 2 avril 2010, par LA RÉDACTION
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François Redi vint au monde à Arezzo, le 18 février 1626. Reçu docteur en médecine à Pise, son habileté le mit bientôt en grande réputation à Florence, où il était venu s’établir, et ses succès dans la pratique le firent connaître d’une manière si avantageuse, que le grand-duc Ferdinand II le nomma son premier médecin, emploi que Cosme III lui conserva ensuite jusqu’à sa mort. Ses nombreuses occupations ne l’empêchaient cependant pas de cultiver les belles-lettres et la poésie. Il s’attacha même d’une manière spéciale à l’étude de la langue italienne, et contribua puissamment au dictionnaire de la Crusca, (dictionnaire italien composé par l’académie du même nom), dans lequel ses ouvrages sont surtout cités comme classiques. Ses poésies sont en effet pleines de grâce et d’élégance. Il nous reste peu de documents pour juger sa pratique médicale, mais assez néanmoins pour prendre une haute idée de sa sagacité. Ennemi de toutes les erreurs sanctionnées par le temps, il encouragea ses confrères à bannir une foule de méthodes qui ne contribuaient qu’à retarder et empêcher la guérison des maladies.

La polypharmacie galénique fut attaquée à la fois par ses préceptes et par son exemple. Simple dans ses méthodes de traitement, il n’employait qu’un petit nombre d’agents médicinaux. On doit surtout le louer d’avoir ramené à l’usage des boissons aqueuses, dont on se montrait alors avare dans l’ardeur même des maux les plus aigus. Il ne fut pas précisément le premier qui attaqua l’ancienne doctrine, suivant laquelle les insectes sont engendrés par la putréfaction des corps morts ; mais ses arguments irrésistibles portèrent la conviction dans les esprits, et firent tomber dans un discrédit absolu le système des générations spontanées, qu’on affecte encore aujourd’hui de confondre avec celui qu’il renversa, quoiqu’il n’y ait aucun rapport entre eux, et que des conclusions vraies pour les insectes puissent fort bien ne pas l’être pour des animaux d’un ordre inférieur.

Ses observations sur les insectes le conduisirent à établir que la gale est produite par un ciron, qu’il décrivit et figura, et l’on doit le considérer, non pas comme l’inventeur, mais comme le véritable propagateur de cette hypothèse, remise en crédit dans ces derniers temps par quelques personnes, qui ont cru fonder sur elle des éléments de fortune. Tous ses écrits relatifs à l’histoire naturelle ou à la physique annoncent une sage incrédulité à l’égard du merveilleux, une grande attention à détruire les erreurs établies, une sagacité peu commune à observer la marche de la nature dans l’accomplissement de ses plus petites œuvres, et une bonne foi scrupuleuse à faire l’histoire de ce qu’il avait observé.

Jourdan.

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