LA FRANCE PITTORESQUE
3 février 1552 : mort de Pierre Duchâtel,
évêque d’Orléans
et grand-aumônier de France
()
Publié le vendredi 19 février 2010, par LA RÉDACTION
Imprimer cet article

Une érudition étendue, des connaissances variées, acquises dans des voyages lointains et périlleux, valurent à Pierre Duchâtel les bonnes grâces de François Ier. Ce monarque se l’attacha pour s’entretenir avec lui pendant ses repas. C’est le seul homme de lettres, disait-il, que je n’aie pas épuisé en discours.

La faveur dont jouissait Duchâtel s’accrut par les efforts que fit l’envie pour la détruire, et le porta rapidement à une brillante fortune. De l’évêché de Tulle il passa en 1544 a celui de Maçon, en 1547 à la grande aumônerie, et en 1551 au siège d’Orléans. Une apoplexie foudroyante le frappa dans sa cathédrale, au moment où, il était en chaire.

« Ce fut à sa sollicitation, dit un historien, que François Ier attira à Paris des savants de tous les pays ; qu’il établit des chaires dans toutes les Facultés ; qu’il les remplit d’habiles professeurs ; qu’il attacha des gens de lettres distingués à la bibliothèque royale, avec de bons honoraires. Son zèle pour maintenir les droits de l’épiscopat déplut à la cour de Rome, et sa tolérance à la Sorbonne. »

Duchâtel ne fut pas seulement un prélat vertueux, il eut le caractère et le langage d’un excellent citoyen. Un jour que le chancelier Poyet disait à François Ier, à l’occasion de nouveaux impôts dont le prince voulait surcharger le peuple, qu’il était le maître de tous les biens de ses sujets, Duchâtel lui répondit avec une noble indignation : « Portez aux Caligula et aux Néron ces maximes tyranniques, et si vous ne vous respectez pas vous-même, respectez au moins un roi, ami de l’humanité, qui sait que le premier de ses devoirs est d’en consacrer les droits. » Duchâtel réfutait ainsi d’avance les insidieuses paroles du jésuite Letellier à Louis XIV : malheureusement ce roi ne lisait pas l’histoire.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE