LA FRANCE PITTORESQUE
Archéologie du village
de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise)
(Source : Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives))
Publié le lundi 24 avril 2023, par Redaction
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L’Inrap fouille une surface de 3000 m2 dans le cœur historique de Villiers-le-Bel, entre la rue Gambetta et la rue du Pressoir, en amont de travaux réalisés par la Ville et Grand Paris Aménagement. Dans la continuité de recherches menées depuis 20 ans, cette fouille permet de reconstituer l’évolution du bourg du haut Moyen Âge à l’Époque moderne.
 

Un secteur d’habitat carolingien (IXe-Xe siècles) est matérialisé par des bâtiments sur poteaux plantés, des silos à grains qui semblent associés à un enclos matérialisé par un très large fossé palissadé. Cette nouvelle unité complète le plan du village à cette période déjà bien représenté par une large unité située de part et d’autre de l’actuelle rue Gambetta, et par un vaste ensemble funéraire, lui aussi associé à de l’habitat dans le secteur de l’église.

Large fossé palissadé carolingien associé à un porche
Large fossé palissadé carolingien associé à un porche. © Crédit photo : François Gentili, Inrap

Une nouvelle zone (secteur 5) est lotie avec la création d’une unité matérialisée par des fossés à l’est de la partie carolingienne. Un bâtiment sur poteau et une cabane avec fosse d’ancrage de métier à tisser a été observée. Cette unité se situe en retrait de la rue Gambetta, les vestiges de cette période bien que présents en bordure de voie y sont recouverts par les occupations postérieures.

Les techniques de construction changent avec le passage des constructions sur poteaux à des bâtiments en dur aux fondations en gypse et en plâtre. Le bâti se développe le long de la voirie mais aussi perpendiculairement, en bordure de ruelles qui rythment la trame villageoise. De nombreuses caves voûtées en plâtre sont présentes dès les XIIIe-XIVe siècles, indépendantes du bâti. Elles sont un équipement indispensable dans un secteur marqué par la vini-viticulture, et seront souvent remaniées et utilisées sur une longue durée.

Plaque en plomb avec inscriptions témoignant de la cérémonie de pose de la première pierre, le 31 mars 1912
Plaque en plomb avec inscriptions témoignant de la cérémonie de pose de la première pierre,
le 31 mars 1912. © Crédit photo : François Gentili, Inrap

On observe l’implantation d’une vaste maison bourgeoise à l’arrière de la parcelle à la fin du XVIIIe s/début XIXe s. De nombreux éléments de décors découverts dans la cave (stuc colorés et dorés) illustrent le statut social de ces maisons de campagnes de parisiens. Cette grande bâtisse, détruite au début du XXe siècle, laisse la place à une nouvelle construction en meulière.

Dans l’angle de sa cave a été découverte la première pierre de l’édifice, recouvrant une plaque de plomb gravée du nom des propriétaires, architecte, et maçons, le 31 mars 1912, rare témoignage d’une cérémonie qui s’inscrit dans la longue lignée des dépôts de fondation documentés par l’archéologie.

Inrap
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