LA FRANCE PITTORESQUE
NEUVY et ses gentilhommières
(Histoire de)
(par G. Chardeville)
Publié le dimanche 3 janvier 2021, par Redaction
Imprimer cet article

Par sa situation élevée au-dessus de la vallée de l’Allier, à l’orée des grandes forêts druidiques, le site de Neuvy a dû convenir admirablement à nos ancêtres pour y établir leurs demeures. Après la conquête de la Gaule par les Romains, l’aspect du pays changea et deux larges voies romaines furent construites. L’une d’elles demeura longtemps l’unique chemin de communication entre Moulins et Bourbon. À certaines périodes de l’année, elle prenait une animation singulière, quelques grands seigneurs ou quelques grandes dames l’empruntant dans de brillants cortèges, pour aller prendre les eaux à Bourbon-l’Archambault.

Au Moyen Âge, les châteaux et les gentilhommières étaient aussi nombreux dans la commune que les étangs qui furent desséchés et transformés en prairies naturelles. Le château de Thoury, véritable sentinelle chargée de surveiller la vallée de l’Allier, était considéré dès le XIIIe siècle comme un château fort et une des quatre principales baronnies du Bourbonnais. Le château de La Queune fut bâti en pleine vallée de l’Allier qui, lors des grandes crues, venait envahir ses caves et son rez-de-chaussée. Le château de Melays, souvent désigné sous le nom de Vieux Melays, fut racheté par le baron des Michels. Son fils embrassa la carrière militaire et dès le début de la Grande Guerre, il s’illustra par son courage et son aptitude à galvaniser ses hommes.

Mais le 2 novembre 1914, alors qu’il était dans une tranchée en Belgique, un obus pulvérisa le groupe dans lequel il se tenait. Dès la fin du mois d’août 1914, des automobiles couvertes de poussière, remplies de malles entassées à la hâte, passaient par Moulins pour se rendre à Clermont. Bientôt des trains s’arrêtèrent dans toutes les villes du Centre, déversant des quantités de femmes et d’enfants dans le plus complet dénuement. Le 9 septembre, à 16 heures, trente-deux réfugiés furent placés dans différentes familles de Neuvy.

Durant toute la guerre, en fonction des avancées des Allemands, ces arrivées se poursuivirent. Les demandes d’allocations que le gouvernement accordait aux familles dont les membres étaient mobilisés furent rares à Neuvy, au début du conflit, chacun pensant qu’avec les engins meurtriers dont les armées étaient dotées, la guerre serait courte. Elles devinrent indispensables au fil du temps, car malgré le courage des femmes, des vieillards et des adolescents, les ensemencements diminuaient. Pour encourager la culture des céréales, à la demande du ministère de l’Agriculture, un Comité agricole fut constitué à Neuvy. Il ne se réunit qu’une seule fois, le 30 mars 1916.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE