LA FRANCE PITTORESQUE
SAINT-DIER-D’AUVERGNE
(Mon petit)
qui fut mon grand royaume
(par Raymonde Lebard)
Publié le mardi 10 juillet 2018, par Redaction
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Jeune enfant, Raymond Lebard écoutait sa maman lui expliquer que son père ne manquait pas de travail pour « pointer » les pioches et les socs de charrue, pour effiler les haches en leur donnant un profil bien tranchant, mais surtout pour ferrer les animaux de trait, seuls utilisés à l’époque pour tirer entre les brancards des voitures ou à la tête des timons des barrots et des chars.

De sa maison dans le magasin de quincaillerie à Saint-Dier, il ne lui reste guère d’autres souvenirs qu’un trou dans le plancher où ses billes venaient s’égarer. Il se revoit également dans la cuisine, mangeant des châtaignes simplement cuites à l’eau, dont il perçait l’écorce avec ses dents.

À côté de la maison et contiguë à la forge se tenait la pharmacie de M. Rofflet, qui lui fit connaître deux grandes joies. Tout d’abord, il lui fit découvrir le phonographe, avec son énorme pavillon amplificateur, qui restituait si bien la musique et l’automobile lorsque, faisant office de médecin quand ce dernier fut mobilisé, il ramena le petit garçon à Domaize.

La maison d’en face était le café-restaurant du Cheval blanc. L’ambiance y était au recueillement et à la tristesse depuis que le fils de son tenancier, le très populaire M. Bournérias, avait été tué à la guerre.

Quelques années plus tard, sa mère fit l’acquisition d’un fond de magasin qui bientôt prit l’aspect d’un point de vente de caractère mixte. Á droite, étaient exposés les articles de quincaillerie, souvenirs de son désormais défunt mari. À gauche, trônaient les tissus qui constituaient le véritable gagne-pain...

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