LA FRANCE PITTORESQUE
GRANVILLE historique, religieux,
militaire, maritime, commercial
et pittoresque
(par Jules Launay)
Publié le mardi 22 mai 2018, par Redaction
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Vers l’an 1100, la Roque de Granville n’était qu’un rocher aride s’avançant en cap dans la mer, inculte et inhabité, offrant un abri aux barques de quelques pêcheurs qui habitaient soit dans le quartier de Hérel ou des Houles soit à Saint-Pair. Lorsque ces hommes primitifs aperçurent une image de la Vierge flottant sur les eaux, ils ne doutèrent pas qu’il s’agissait d’une marque toute particulière de sa protection et ils résolurent aussitôt d’édifier une chapelle à la bonne mère des matelots qui devint très vite un lieu de pèlerinage.

Environ trois siècles plus tard, d’Estouteville libéra la place que les Anglais avaient fortifiée. Charles VII était si convaincu de l’importance de cette conquête, qu’il accorda, par un édit de mars 1445, maints privilèges et exemptions à tous ceux qui étaient déjà établis sur la Roque, comme à ceux qui voudraient s’y installer. Plus tard, la jouissance de ces droits étant limitée aux seuls natifs de la ville, les femmes prirent l’habitude de s’installer intra muros pour accoucher. Les alléchantes promesses de la charte attirèrent des gens de toutes sortes, aventuriers, persécutés, chassés, exilés désireux d’abriter leur misère ou leurs fautes en un lieu que la faveur royale rendait inviolable et sacré.

La population restant cependant insuffisante, les soldats démolirent les maisons des habitants des Houles et de Saint-Pair, bourg alors très peuplé et fort commerçant, et emportèrent les portes et les fenêtres, ainsi que les meubles et les ustensiles dans la citadelle. Les droits accordés en 1445 furent maintenus jusqu’au...

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