LA FRANCE PITTORESQUE
CHAMBON-SUR-VOUEIZE
à travers les âges
(par Jean Jamot)
Publié le lundi 21 mai 2018, par Redaction
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Au IXe siècle probablement, ou peut-être même plus tôt, les seigneurs profitèrent du site à la mystérieuse beauté et aisément fortifiable de Chambon, abrité des vents, baigné par deux rivières et protégé par des gorges étroites et d’épaisses forêts, pour y élever leurs châteaux : le fort de la Motte sur la pente sud abrupte et ensoleillée, le château de Leyrat dit de Barbe-Bleue sur un éperon dominant un méandre de la Voueize, le château Guillaume au sommet d’une colline dominant la Tardes.

Les atouts de ce site facile à défendre attirèrent également les religieux qui fondèrent vraisemblablement, vers 857, une abbaye qui connut le prestige, la puissance et la prospérité. En 985, parce qu’elles nuisaient à la dévotion envers celles de saint Martial dont elles étaient voisines, les reliques de sainte Valérie, sauf une partie de la tête, furent transportées de la cathédrale de Limoges vers le monastère.

Le culte voué à la martyre apporta la fortune aux religieux qui bénéficièrent tout autant des largesses des seigneurs que des dons du petit peuple, en cette fin de premier millénaire qui faisait craindre la fin du monde et l’enfer. Il apporta également une abbatiale qui, par sa masse et son architecture, surprend dans une agglomération aussi modeste. Admiré de George Sand, l’édifice fut classé monument historique par Mérimée qui pourtant semblait peu l’apprécier, peut-être simplement pour prendre le contre-pied de son amante qui avait écourté leur idylle. La puissance des religieux les opposa...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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