LA FRANCE PITTORESQUE
Château de Blandy-les-Tours
en Seine-et-Marne :
héritage du Moyen Age
(Source : Le Parisien)
Publié le samedi 30 septembre 2017, par Redaction
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Loin des tumultes de la Guerre de Cent ans, l’édifice de Blandy-les-Tours (Seine-et-Marne) a passé les siècles sans dommage. C’est aujourd’hui l’un des châteaux les mieux conservés de la région.
 

On a tous en tête de films de chevaliers, où les troupes des envahisseurs bravent la campagne sur des montures lancées au grand galop prêts à assaillir le château. Robin des bois, Jeanne d’Arc, ou Le nom de la rose...

Blandy-les-Tours aurait tout à fait pu servir de décor à l’une de ces productions. Avec ses grosses tours rondes, son donjon, ses remparts, ponts-levis, mâchicoulis et créneaux, la forteresse seine-et-marnaise est l’exemple parfait du château fort. Celui qu’on étudie à l’école primaire, et qui nous fascine. Car ses vestiges sont exceptionnels : en Ile-de-France, peu de châteaux de cette époque sont aussi bien conservés.

Entrez dans le Moyen-Âge à Blandy-les-Tours
Cette chance tient à l’histoire même de l’édifice, planté au cœur d’un charmant village de la campagne briarde. Une histoire paisible, loin des batailles sanglantes de la Guerre de Cent ans (1337-1453). « Au début du Moyen Age, Blandy appartient aux vicomtes de Melun. Il se trouve à quelques encablures de la frontière avec le comté de Champagne, on l’utilise pour surveiller les entrées dans le domaine royal, raconte Léone Leconte, guide et médiatrice culturelle du monument. Il est là pour dissuader les assaillants potentiels et représenter le pouvoir du souverain ». Et pour impressionner l’ennemi, on ne lésine pas sur les moyens. Au XIVe siècle, trois nouvelles tours, dont le donjon, sont ajoutées au manoir préexistant en pleine Guerre de Cent ans. Rondes pour éviter les angles morts, percées de meurtrières.

Détail du château de Blandy-les-Tours sur un tableau à la gouache daté de 1707

Détail du château de Blandy-les-Tours sur un tableau à la gouache daté de 1707

Le donjon, pièce maîtresse, doit en mettre plein la vue. On l’équipe d’une magnifique herse en bois, toujours en place, et de deux des trois ponts-levis. Le chemin de ronde, qui lui est rattaché, permet encore aujourd’hui de faire le tour de la bâtisse, offrant de somptueux panoramas. Autre démonstration de prestige : le château, à l’époque, est très coloré. « Les propriétaires montrent qu’ils ont assez d’argent pour acheter des pigments, très coûteux ». Enduits rosés orangés, même les poutres sont peintes.

C’est aussi par ses réceptions que le seigneur montre sa puissance. Les banquets sont fastueux. Dans la salle d’apparat, d’immenses tables sont dressées. Les bouffons, danseurs et troubadours mettent l’ambiance. Les mets les plus extraordinaires défilent. Cygnes, paons, canards, encore recouverts de leurs plumes, sont amenés sur de grands plateaux. On présente aussi des reconstitutions de châteaux en bloc de pâtés, à l’intérieur desquels se cachent des musiciens. Quand ils en jaillissent les invités ouvrent des grands yeux ébahis.

Est-ce grâce à sa défense particulièrement efficace que le château n’a jamais été attaqué ? Où est ce qu’il n’a jamais été perçu comme stratégique par l’ennemi ? « La deuxième hypothèse est plus probable », sourit la guide. Qu’importe ! C’est grâce à cette absence d’assaillants qu’il a pu rester dans son jus. Et être sauvé in extremis une deuxième fois. « Le maréchal de Villars, proche de Louis XIV et propriétaire de Vaux-le-Vicomte voisin, a racheté l’édifice en 1707 et l’a converti en ferme. A la Révolution, il n’a donc pas été assimilé au pouvoir royal et n’a pas été dépouillé de ses pierres, comme beaucoup d’autres châteaux ! »

Est-ce à cause de cette existence si paisible qu’un ancien propriétaire y rôde encore ? Selon la légende, le château serait hanté par un fantôme qui apparaîtrait notamment à la Toussaint et à l’Épiphanie. « Plusieurs personnes ont déjà entendu des bruits de pas, de chaînes, de portes qui claquent, raconte la guide, plutôt dubitative. Pour certains, Blandy est l’un des châteaux les plus hantés de France ».

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 heures. Tarifs : de 5 à 7 €. Gratuit - de 17 ans. Les dimanches de Blandy, c’est tous les dimanches jusqu’au 19 août, des spectacles, des concerts… Entrée libre sur réservation au 01.60.59.17.80. après achat du billet d’entrée au château.

Informations pratiques
Château de Blandy-les-Toursn — Place des Tours — 77115 Blandy-les-Tours
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h
Tél. : 01.60.59.17.80
Site Internet : http://www.chateau-blandy.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/ChateaudeBlandylesTours

Pauline Conradsson
Le Parisien

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