En Périgord vert, Jacquette de Montbron, belle-soeur du célèbre Brantôme et femme de caractère, est l’une des rarissimes architecte de la Renaissance : à côté du vieux château féodal de Bourdeilles, qui surplombe de plus de dix mètres la Dronne, au coeur de la Dordogne, elle a dessiné son château.
Imposant et rectiligne, le château de Bourdeilles — à l’origine, le nom ne portait pas de s final, ajouté à la suite d’une erreur administrative en 1974 — domine la vallée de la Dronne et le village qui porte son nom. Il fait partie, avec Biron, Beynac et Mareuil, des quatre baronnies du Périgord.
Son architecture particulière, séparée en deux parties bien distinctes, a toujours intrigué. D’un côté, il présente une forteresse médiévale, dominée par un donjon haut de 32 mètres. De l’autre, on découvre un logis Renaissance dont la construction a été commandée par Jacquette de Montbron, une des dames de Catherine de Médicis, belle-sœur du célèbre écrivain et historien Pierre de Bourdeille dit Brantôme (1537-1614).
| Le château de Bourdeilles, dominant la Dronne (Dordogne) |
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Il y a 400 ans, ce personnage illustre s’éteignait. Abbé commendataire de l’abbaye de Brantôme, dont il prit le nom, ce gentilhomme périgourdin, homme d’épée, est aussi un grand écrivain qui a notamment permis de mieux comprendre la vie des femmes à son époque. Et il vouait à Jacquette de Montbron une tendresse et une admiration sans réserve.
Née en 1542, Jacquette épouse André de Bourdeille, le frère de Pierre, en 1558. Devenue veuve à l’âge de 37 ou 38 ans, elle ne baissera jamais les bras. Car au fil des siècles, écartelé entre les couronnes de France et d’Angleterre, le château de Bourdeilles, dont la partie féodale a été érigée à la fin du XIIIe siècle, a traversé bien des tempêtes politiques et religieuses. La paix revenue, c’est Jacquette de Montbron qui entreprend, sans l’aide d’aucun architecte et concevant tous les plans, la construction de ce logis Renaissance.
Elle est ainsi sans doute devenue la première femme de France architecte et sculpteur. On attribue d’ailleurs à son ciseau quelques-unes des sculptures de la façade du logis Renaissance. À l’époque, une seule aile est érigée, car Jacquette de Montbron doit faire face à une situation financière difficile. Ce sont ses descendants qui poursuivront son œuvre. À l’intérieur, de grands couloirs permettent à l’époque de desservir les salles de réception, au nord, et les appartements, au sud.
Le mobilier qui orne aujourd’hui les pièces de ce château, n’est arrivé ici qu’en 1967, donné par Robert Santiard et Suzanne Bulteau, un couple de collectionneurs habitant alors le château, légué en 1962 au Département par une héritière de la branche des Bourdeille. En échange du logis, ils ont remis au Conseil général l’ensemble de leur collection. Coffres de voyages et tapisseries monumentales font partie des trésors à découvrir ici.
Site Internet : https://www.chateau-bourdeilles.fr/fr
Eurydice Baillet
Sud Ouest
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