LA FRANCE PITTORESQUE
Zosime
(né en ? - mort le 26 décembre 418)
Élu pape le 18 mars 417
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le mardi 16 août 2016, par Redaction
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Fait prêtre par saint Innocent Ier, Zosime était, suivant les uns, Grec, né à Césarée de Cappadoce, et, suivant d’autres, né à Rieti, ou plutôt à Reazio, aujourd’hui Mesuraca, en Calabre. Il fut le premier qui au titre d’évêque ou de pape ajouta de Rome. Il défendit de recevoir clercs les hommes impurs et esclaves ; il interdit les tavernes aux clercs.

Célestius, hérétique, compagnon de Pélage, le surprit par une fausse soumission, de sorte que le pape approuva un de ses livres, et le reçut comme orthodoxe. Mais après bien des discussions, qui prouvaient plus sa justice que sa faiblesse, il condamna nouvellement Pélage et Célestius, et il obtint de l’empereur Honorius, résidant alors à Ravenne, que Célestius et les autres pélagiens seraient éloignés de Rome, et partout reconnus comme hérétiques. On voit donc que si, dès l’abord, le pontife fut trompé par les astuces de ces coupables au point de ne pas les croire atteints d’hérésie, il poursuivit la vérité jusque dans les derniers recoins de l’Afrique connue.

Pape Zosime (417 - 418)

Pape Zosime (417 - 418)

Deux cent quatorze évêques africains réunis à Carthage ayant condamné les pélagiens comme hérétiques, le pape confirma sur-le-champ leur sentence ; et dès ce moment il n’oublia aucun soin pour hâter partout la destruction du schisme qui se cachait sous de faux semblants de piété et de soumission. Le pape, dit un auteur non suspect, avait balancé, non en approuvant l’erreur avec eux, mais en les croyant catholiques avec lui.

Pour terminer d’autres affaires de l’Église, saint Zosime envoya saint Augustin à Césarée, ville de la Mauritanie. Le saint docteur parle de ce voyage dans ses lettres 190 et 209.

On lit dans le Martyrologe que ce pape ordonna aux diacres de porter des palles ou serviettes, de l’épaule gauche au flanc droit ; d’où l’on conclut qu’il a établi le manipule — ornement que le prêtre catholique porte au bras gauche, et que le diacre et le sous-diacre portent aussi, quand ils servent à l’autel. Il concéda aux paroisses la faculté de bénir le cierge pascal, ce qui n’était permis encore qu’aux grandes basiliques. Des auteurs lui attribuent l’invention du cierge pascal, d’où les agnus Dei de cire bénite eurent leur origine ; mais ce sentiment n’est point partagé par d’autres historiens. La vérité est que l’usage de bénir et de distribuer des agnus Dei date de l’Église naissante, et que cette cérémonie se faisait le samedi saint.

Sous le pontificat de Zosime, les papes commencèrent à envoyer des vicaires dans les Gaules, comme l’atteste Baluze.

Zosime donna une décision relativement au différend qui existait entre les Églises d’Arles et de Vienne, touchant le droit de métropole sur les provinces viennoise et narbonnaise. Il eut quelques contestations avec les évêques d’Afrique au sujet d’Apiarius, prêtre africain, déposé du titre sacerdotal par l’évêque Urbain. Alors naquit une divergence d’opinions entre l’Église romaine et l’Église africaine, désaccord qui dura cinq ans et fut éteint par le pape saint Boniface Ier. Apiarius, quand il en avait appelé à Zosime, avait usé d’un droit établi. Les Pères africains reconnurent le droit antique qu’avaient les pontifes romains de recevoir et de juger les appellations faites au saint-siège, de toutes les parties de l’univers catholique. Lles Africains ne contestaient pas directement le droit d’appel au saint-siège ; mais ils réclamaient l’exécution des règlements établis, pour prévenir l’abus que faisaient les clercs et les simples prêtres en interjetant ces appels trop légèrement, et dans des causes très bien jugées.

Dans une ordination Zosime créa huit évêques, dix prêtres, trois diacres. Il fut enterré dans la basilique de Saint-Laurent, sur la voie Tiburtine.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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