LA FRANCE PITTORESQUE
Eutychien
(? – 7 décembre 283)
Élu pape le 4 janvier 275
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le lundi 15 août 2016, par Redaction
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Saint Eutychlan de Luni, ville aujourd’hui détruite et dont on voit les ruines près de Savone, était fils de Marin ou Martin (les deux noms ont été longtemps à peu près synonymes). Créé pontife l’an 275, il institua l’offertoire de la messe, suivant Bury. Il voulut que les fidèles qui avaient épousé une femme avant qu’elle fût baptisée, jouissent du droit de la renvoyer ou de la garder à leur gré : en cela, il n’empiétait pas sur les lois romaines du temps. Par son ordre, les ivrognes furent repoussés de la communion, jusqu’à ce qu’ils eussent renoncé à ce vice.

Il donna la sépulture, de sa propre main, à plus de 342 martyrs. Il commanda qu’aucun ne fût enterré sans colobio ou dalmatique, de couleur rouge (Grégoire Ier, surnommé le Grand, révoqua depuis ce décret) ; d’abord on les ensevelissait dans des toiles blanches, teintes de leur sang.

Pape Eutychien (275 - 283)

Pape Eutychien (275 - 283)

En cinq ordinations, il créa neuf évêques, seize prêtres, cinq diacres. Il fut enterré dans le cimetière de Calixte, puis transporté dans sa patrie, Luni. Après la destruction de cette ville, il fut déposé à Savone, où venait d’être placé le siège épiscopal de Luni.

Ce fut sous saint Eutychien, en 277, que parut l’hérésiarque Manès et sa doctrine des deux principes. Cette hérésie, connue sous le nom de « secte des Manichéens », fut adoptée dans beaucoup de pays et dura plusieurs siècles, altérée seulement par la modification et l’addition de quelques articles. Eutychien ordonna de bénir l’autel, les fèves, les pommes et les raisins avant de les manger, afin de combattre le manichéisme qui commençait à s’introduire, et qui regardait comme illicite l’usage de ces aliments, ainsi que de quantité d’autres.

Dans le besoin d’étendre la foi, les pontifes romains recommandaient le zèle pour les conversions. Les chrétiens éprouvaient ceux qui voulaient les écouter. On distinguait ces derniers en deux ordres : l’un, des commençants qui n’avaient pas encore appris le symbole ; l’autre, de ceux qui paraissaient entièrement résolus à suivre les maximes du christianisme. On ne proposait pas de croire, au hasard : on instruisait les commençants peu à peu, selon leur portée. Si un gentil profitait de cette instruction, on lui imposait les mains, on le faisait chrétien, c’est-à-dire catéchumène. Celui qu’on baptisait ensuite était appelé fidèle.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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