LA FRANCE PITTORESQUE
Calixte Ier
(né en ? – mort le 14 octobre 222)
Élu pape en 217
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le vendredi 12 août 2016, par Redaction
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Saint Calixte Ier, fils de Domitien, appartenait à la famille Domitia. Il n’y eut pas de persécution sous ce pontificat ; cependant on compta des martyrs. Il ne faut pas imputer ces malheurs à l’empereur lui-même, Sévère Alexandre (11 mars 222 - 19 mars 235), qui était païen d’éducation, et l’on peut dire chrétien par caractère.

On assure qu’il admirait les maximes du christianisme ; il fit écrire en gros caractères, dans son palais, cette maxime qu’il avait apprise des chrétiens : « Il ne faut pas faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fît à nous-mêmes. » Il vénérait Jésus-Christ commet digne des honneurs divins, et, dans son laraire, conservait l’image du Sauveur comme l’image d’un bienfaiteur de l’humanité ; enfin, il lui aurait élevé un temple dès l’an 222, plus d’un siècle avant Constantin, si les païens obstinés n’avaient représenté à l’autorité impériale qu’en agissant ainsi, on courait le risque de voir les autels des dieux, froids et déserts.

Pape Calixte Ier (217 - 222)

Pape Calixte Ier (217 - 222)

Cesarotti, dans l’article qu’il a consacré à Calixte, se demande, à propos de la mort violente de ce pontife, s’il faut l’attribuer à un empereur humain et généreux ; et il répond que l’empereur, éloigné de Rome, ignora les causes de cette mort. De là, cet auteur va plus loin : il n’hésite pas à l’attribuer aux préfets de la ville, et spécialement aux jurisconsultes : « C’était alors un ordre très puissant ; ils se montraient zélateurs des antiques lois par pédanterie de profession, et disposés à sacrifier sans scrupule la loi innée à la loi écrite. »

Quoi qu’il en soit, ce pontife périt dans une insurrection populaire, et les mémoires ecclésiastiques disent qu’il fut précipité d’une fenêtre et jeté dans un puits. Il ne mourut pas sur-le-champ, et l’on descendait tous les jours pour battre ce glorieux martyr, qui ne proférait aucune plainte. Ce puits se voit encore dans l’église de Saint-Calixte des pères bénédictins, près de celle de Sainte-Marie, qu’il a élevée lui-même dans le lien où était la maison de Pontien. Cette petite église, bâtie avec la permission de l’empereur — saint Calixte fut le premier qui eut la permission de construire une église à Rome —, fut renouvelée par Grégoire III vers l’an 740 ; puis elle fut concédée aux moines bénédictins, avec le palais bâti par le cardinal Morone, en échange du monastère qu’ils possédaient sur le Quirinal, et où se trouva ensuite le palais pontifical de Monte-Cavalio.

On dit que ce pape ordonna expressément que les prêtres, en recevant les ordres sacrés, fissent vœu de continence, et ne pussent jamais contracter mariage ; qu’un mariage ne pourrait se contracter entre parents, et que l’on observerait rigoureusement le jeûne des Quatre-Temps de l’année, qui était négligé dans quelques contrées. Il défendit de recevoir, contre les ecclésiastiques, des accusations portées par des gens décriés, suspects, ou ennemis des accusés. Il rétablit, sur la voie Appienne, le cimetière qui prit le nom de Saint-Calixte, le plus grand et le plus renommé de ceux qui sont autour de Rome, qui depuis reçut les corps de cent soixante-quatorze mille martyrs et de quarante-six pontifes. En cinq ordinations, ce pontife créa huit évêques, seize prêtres et quatre diacres.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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