LA FRANCE PITTORESQUE
Anicet
(né en ? - mort en 167)
Élu pape vers 155
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le mercredi 10 août 2016, par Redaction
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Anicet, Syrien d’origine, fut élevé sur la chaire de saint Pierre, vers 155, après la mort de Pie Ier. Son pontificat est illustre par les hérésies qu’il eut à combattre, et on doit notamment remarquer celle des gnostiques, qui soutenaient que les hommes pouvaient, sans craindre les lois de Dieu, se livrer à toutes sortes d’impudicités.

Il y eut entre ce pape et saint Polycarpe, évêque de Smyrne, une grande controverse qui les divisa d’opinion, mais qui n’altéra pas leur amitié. Il s’agissait de la célébration de la Pâque. Anicet prétendait observer la tradition de saint Pierre en célébrant la Pâque le dimanche qui suit la quatorzième lune dans l’équinoxe du printemps. Saint Polycarpe voulait faire préférer la tradition de l’apôtre saint Jean, son maître, en célébrant la Pâque le jour où tombait cette pleine lune, quelquefois dans un des jours de la semaine.

Pape Anicet (155 - 167)

Pape Anicet (155 - 167)

Les évêques d’Asie ne se trouvaient pas sur ce point d’accord avec l’Église de Rome. Cette question fut décidée plus tard, sous Victor Ier. La diversité de sentiments par rapport à cette célébration ne rompit point, comme nous l’avons dit, les liens de la paix. Anicet, un jour, céda même à Polycarpe l’honneur d’offrir le sacrifice. Anicet sut garantir son troupeau du poison de l’erreur, et conserver le dépôt de la foi dans toute sa pureté ; il empêcha, par sa vigilance, la continuation des hérésies de Valentin et de Marcion. Ce dernier avait eu pour disciple Apelles, qui, étant tombé dans un péché d’incontinence, fut retranché de la communion par son maître, et, pour se dérober à sa vue, s’enfuit à Alexandrie. Cet Apelles était encore plus extravagant que Marcion.

Saint Anicet souffrit le martyre en 167. En cinq ordinations, il avait créé neuf évêques, dix-sept prêtres et quatre diacres. Son corps, qui, pendant près de 500 ans avait reposé dans le cimetière dit de Calixte, fut ensuite vénéra dans la chapelle du palais Altemps, à Rome, où il fut déposé le 28 octobre 1604. Cette faveur fut accordée par le pape Clément VIII au prince Jean-Ange, duc d’Altemps.

On attribue à Anicet la défense aux clercs de porter de longs cheveux, et plus précisément d’avoir ordonné que les prêtres seraient rasés sur la tête en forme de couronne, mais il est sûr que cette défense vient des apôtres.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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