La patrie n’est pas seulement un lieu ; c’est un ensemble de traditions, d’infortunes et de grandeurs communes, qu’on ne pas plus renier que les liens de la parenté. Rappelons cette parole du terrible Danton auquel on conseillait de fuir pour éviter l’échafaud : « On n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers ! »

« Schylock, comme le vautour, n’a pas de patrie ; il se dit citoyen du monde. La patrie pour les amoureux est le lieu où l’on aime ; la patrie pour Schyloch est le lieu où l’on usure : Ubi fenus (usure), ibi patria. » (TOUSSENEL, Le Monde des oiseaux)

« Je ne sais qui a dit en latin : Ubi bene, ibi patria, là où l’on se trouve bien, là est la patrie. Mais je ne reconnais pas là l’esprit antique. Ce scepticisme à l’endroit de la patrie est de notre siècle. » (PROUDHON, La Paix et la Guerre)

« Comme J.-B. Rousseau avait trouvé à l’étranger, auprès d’un compatriote illustre, le comte de Luc, ambassadeur de France en Suisse, un asile honorable, et qu’en outre, la protection du prince Eugène lui faisait espérer une riche sinécure, il songea à se faire une patrie nouvelle, en vertu de cet adage commode : Ubi bene, ibi patria. » (GERUZEZ)

« Joseph ne se possédait pas de joie : Smyrne était pour lui une seconde patrie ; le plaisir de ce pauvre garçon m’affligeait presque, en me faisant d’abord penser à mon pays ; en me montrant ensuite que l’axiome ubi bene, ibi patria n’est que trop vrai pour la plupart des hommes. » (CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem)

« Tout le monde a dans la bouche cet adage : Ubi bene, ibi patria ; d’où il résulte qu’il n’y a plus de patrie où l’on se trouve sous l’oppression, sans espérance de voir finir ses peines. » (D’HOLBACH)

« Cet adage, bien différent d’un autre plus connu, cet adage ubi patria, ibi bene (Où est la patrie, on est bien), doit être non seulement celui des grandes âmes, mais encore celui des cœurs sensibles. » (J. DROZE)

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