LA FRANCE PITTORESQUE
Tolle !
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Publié le lundi 18 juillet 2016, par Redaction
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Tolle !
 

Évangile selon saint Jean, chap. XIX :
« Depuis ce moment, Pilate cherchait à le délivrer ; mais les Juifs criaient : Si vous le délivrez, vous n’êtes point ami de César ; car, quiconque se fait roi, se déclare contre César... Enlevez-le, enlevez-le, tolle, tolle, et crucifiez-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je donc votre roi ? Les princes des prêtres répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César. Alors il le remit entre leurs mains pour être crucifié. »

Le mot tolle, cri de réprobation et de malédiction, a passé dans notre langue et est à peu près naturalisé français.

« Comment, Hébert, as-tu pu dire, en parlant de mon numéro 5 : Vous voyez comme il méprise la sans-culotterie. Cela est très adroit de ta part, Père Duchesne, pour faire crier tolle sur le Vieux Cordelier. » (Camille DESMOULINS)

« Quand Alfred de Musset eut répondu à Nicolas Becker (Auteur de l’Hymne du Rhin, 1840), il reçut d’Allemagne une centaine de lettres fort vives, dans lesquelles on lui reprochait, non d’avoir évoqué les souvenirs d’Iéna et d’Austerlitz, mais d’avoir parlé avec un certain mépris des vins allemands. Elles nous ont versé votre petit vin blanc. Petit vin blanc ! le vin du Rheingau lui-même ! le vin de Johannisberg ! Ce fut un tolle dans toute l’Allemagne. » (Edmond TEXIER)

« Autant la multitude est facile à égarer, puisqu’elle est incapable de réflexion et incessamment disposée à répéter les cris qu’elle adressait à Pilate : Tolle, tolle, crucifige eum, autant elle est inconstante dans ses résolutions ; il était impossible de la mieux peindre que Voltaire ne l’a fait par ces deux vers : Qui flatte et mors, qui dresse par sottise / Une statue, et par dégoût la brise. » (Galerie de littérature)

« Les attaques se multiplient et se renforcent, et au milieu de ce tolle général, je ne sais plus que devenir. » (L. PEISSE)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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