LA FRANCE PITTORESQUE
Sunt lacrymae rerum
et mentem mortalia tangunt
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Publié le samedi 16 juillet 2016, par Redaction
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Il y a des larmes dans les choses mêmes et ce qui est périssable frappe l’esprit (VIRGILE, Énéide, liv. I, v. 462)
 

Énée, fugitif, a été poussé par la tempête sur les côtes d’Afrique, aux lieux mêmes où s’élève Carthage. Dans un temple que Didon a consacré à la reine des dieux, un spectacle inattendu frappe les regards du héros : il voit représentés, dans l’ordre des temps, les combats d’Ilion et les événements de ces guerres que la renommée a déjà publiés dans tout l’univers. Il reconnaît le fils d’Avrée, le vieux Priam et le terrible Achille. Il s’arrête et ne pouvant retenir ses larmes : « Achate, dit-il, quel lieu n’a retenti, quelle contrée de la terre n’est pleine du bruit de nos malheurs ! Jusque dans ces déserts, le courage trouve sa récompense. Il y a des larmes dans les choses mêmes et ce qui est périssable frappe l’esprit. »

« Les annales du monde offrent-elles un pareil exemple des vicissitudes de la fortune ? Quelle transition ! Avoir été proclamé le plus opulent souverain de l’Europe et être réduit à emprunter douze cents francs ; enfin s’être levé tout puissant dans le palais de ses ancêtres et se cacher fugitif dans le tombeau de ses enfants ! Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt. » (SARRANS, Histoire de la Révolution de 1848)

« N’avez-vous jamais rencontré de ces femmes décrépites, belles dames du temps jadis, couronnées en leur printemps par la poésie, par l’amour, et dont la dégradation afflige le coeur et l’appesantit sur la pensée des fins dernières ? Hélas ! les choses les plus nobles et les plus sublimes, la jeunesse, la beauté... Sunt lacrymae rerum ! » (Fancis WEY)

« De toute cette grandeur catholique, que restait-il ? Un moine obscur, n’ayant pour confident de ses peines qu’un inconnu et un étranger. Au milieu de cette froide solitude, parmi le silence qui nous environnait, je ne pouvais me défendre de ce regret qui, dans la fuite éternelle des choses d’ici-bas, nous attache aux monuments aussi bien qu’aux hommes d’autrefois : Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt. » (E. LABOULAYE, Journal des Débats)

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