LA FRANCE PITTORESQUE
Quidquid delirant reges,
plectuntur Achivi
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Publié le dimanche 10 juillet 2016, par Redaction
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Les Grecs payent les folies des rois
 

Horace (liv. I, ép. II, v. 14) donne à son amis Lollius les raisons de son admiration pour Homère ; il rappelle les principaux épisodes de l’Iliade ; la colère d’Achille et la violence d’Agamemnon, sont pour le poète une occasion de remarquer en passant que « les peuples souffrent toujours des folies de ceux qui les gouvernent. »

La Fontaine s’est inspiré du vers d’Horace quand il a dit :

Hélas ! on voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises des grands.

« Les peuples ne permettront plus qu’on exerce cette profession sanglante de joueurs de quilles humaines. Les rois qui auront cette fantaisie seront invités à se battre eux-mêmes et entre eux ; ce sera au tour des peuples de juger et de faire galerie ; mais ils ne consentiront même plus à parier pour l’un ou pour l’autre. Les Grecs ne veulent plus payer les folies des rois : Quidquid delirant reges, plectuntur Achivi. » (Alphonse KARR, Les Guêpes)

« Anglais, Français et Chinois n’avaient été entraînés sur le champ de bataille que par la folie et la mauvaise foi du cabinet de Pékin, que les uns n’avaient aucun désir d’aller chercher si loin, et que les autres, je veux dire les Chinois, n’avaient pas grande inclination à soutenir, car pour eux les Mantchoux ne sont guère moins étrangers que les Français, les Anglais ou les Sikhs. Ce n’est pas d’aujourd’hui seulement qu’il est vrai de dire comme le poète : Quidquid delirant reges, plectuntur Achivi. » (X. RAYMOND, Journal des Débats)

« Depuis plusieurs mois, trois mille paysans sont occupés en Russie à préparer une chasse impériale et à prendre vivants force bisons, ours, sangliers, loups, élans, cerfs, renards et taureaux sauvages, qui doivent avoir l’honneur d’être tués par Sa Majesté. Ces préparatifs ont déjà coûté la vie à plus de trois cents paysans ; car ce n’est pas impunément que l’on peut prendre vivants une si grande quantité d’animaux sauvages. Quidquid delirant reges... Quand donc ce vers trop célèbre n’aurait-il plus d’application ? » (É. DE LA BÉDOLLIÈRE)

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