LA FRANCE PITTORESQUE
Post equitem sedet atra cura
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Publié le lundi 4 juillet 2016, par Redaction
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Le noir souci monte derrière le cavalier
 

En vain, nous dit Horace (liv. III, ode I, v. 40), vous quittez la ville pour la campagne, et les champs pour la ville, vous fuyez votre ennemi, l’ennui, le noir souci ; vain espoir, dès que vous êtes à cheval pour partir, il s’élance en croupe.

Boileau a dit après Horace : Le chagrin monte en croupe et galope avec lui. On connaît aussi ces jolis vers que Delille place dans la bouche d’un riche fatigué de tout : « Que la ville m’ennuie ! Volons aux champs : c’est là qu’on jouit de la vie, Qu’on est heureux. » Il part, vole, arrive ; l’ennui
Le reçoit à la grille et se traîne avec lui.

« Ceux qui cherchent à tromper leur ennui par les voyages sont déçus dans leur attente : Post equitem sedet atra cura. » (GERUZEZ)

« L’ambition, l’avarice, l’irrésolution, la peur et les concupiscences ne nous abandonnent point, pour changer de contrée : Post equitem sedet atra cura. » (MONTAIGNE)

« Les écoliers étaient grimpés sur l’entablement des fenêtres, dans la grande salle du Palais de Justice, attendant avec impatience le mystère que l’on devait célébrer au douzième coup de midi. Pour se désennuyer, ils lançaient des quolibets aux passants. — Camarades, dit Jean, maître Simon, l’électeur de Picardie ; il a sa femme en croupe : Post equitem sedet atra sura. » (Victor HUGO, Notre-Dame de Paris)

« On prête ce mot à Danton : J’ai été porté au ministère de la justice par un boulet de canon, mais on peut en suspecter l’authenticité. Un boulet de canon, c’est la monture d’un homme comme Bonaparte ; quant à Danton, il est arrivé là en croupe derrière Robespierre et Marat : Post equitem sedet atra cura. » (Revue de Paris)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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