LA FRANCE PITTORESQUE
Non ignara mali,
miseris succurrere disco
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Publié le mercredi 22 juin 2016, par Redaction
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Connaissant le malheur, j’ai appris à secourir les malheureux (VIRGILE, Énéide, liv. I, v. 630)
 

C’est Didon qui prononce ces paroles touchantes, au moment où elle offre une hospitalité empressée à Énée et à ses compagnons d’exil.

Ce vers a été plusieurs fois imité par les poètes français. Voltaire dit dans Zaïre : « Qui ne sait compatir aux maux qu’il a soufferts ! »

De Belloy, dans le Siège de Calais : « Vous fûtes malheureux, et vous êtes cruel ! »

Lemierre, dans la Veuve du Malabar : « Tu n’as donc, malheureux, jamais versé de larmes ! »

« Pour être sympathique au malheur, il faut avoir l’expérience de la souffrance : Non ignara mali. Car comment voulez-vous que je sois sensible à des maux dont je ne me fais aucune idée ? » (Victor COUSIN)

« Pauvres âmes, qui sont dégoûtées sans avoir rien goûté, usées sans avoir usé, désabusées sans avoir abusé, veuves sans avoir connu l’époux, et qui demandent aux quatre vents quelque chose à croire, à espérer et à aimer. Ce sont ceux-là que je plains : Non ignara mali. » (Gatien ARNOULD)

« — Je ne manque pas d’hospitalité, repartit Triptolème : Non ignara mali, miseris succurrere disco. L’oie qui devait rester pendue dans la cheminée jusqu’à la Saint-Michel est actuellement à bouillir dans le pot pour vous. » (Walter SCOTT, Le Pirate)

« Si j’insiste sur ces tristes observations, je le fais aussi par compassion pour les instituteurs de la jeunesse, afin de leur épargner ce qu’il y a de plus ingrat dans leur tâche. Toutes ces observations sont des expériences et des souvenirs : Non ignara mali, miseris succurrere disco. » (DUPANLOUP)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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