LA FRANCE PITTORESQUE
Mane, Thecel, Phares !
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Publié le lundi 20 juin 2016, par Redaction
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Tes jours sont comptés ; tu as été trouvé trop léger dans la balance ; ton royaume sera partagé
 

Balthazar, le dernier roi de Babylone, assiégé par Cyrus dans sa capitale, se livrait à une orgie avec ses courtisans ; par une forfanterie d’impiété, il fit servir sur les tables les vases sacrés que Nabuchodonosor avait autrefois enlevés au temple de Jérusalem. Cette profanation était à peine commise, que le monarque vit avec épouvante une main qui traçait sur la muraille, en traits de flamme, ces mots mystérieux : Mane, Thecel, Phares, que le prophète Daniel, consulté, interpréta ainsi : Tes jours sont comptés ; tu as été trouvé trop léger dans la balance ; ton royaume sera partagé.
Dans la même nuit, en effet, la ville fut prise. Balthazar fut mis à mort, et la Babylonie fut partagée entre les Perses et les Mèdes.

« Le but de la franc-maçonnerie est hautement avoué : la bienfaisance, l’étude de la morale universelle, la pratique de toutes les vertus ; elle a pour base l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, l’amour de l’humanité, et pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Ah ! il faut bien le dire, c’est là son plus grand crime. Cette devise est pour nos adversaires ce qu’était le Mane, Thecel, Phares au festin de Balthazar. » (L. JOURDAN)

« A l’heure où s’accomplissait la dernière orgie romaine, Dieu, dans sa justice, remuait du fond de leur barbarie les Huns et les Vandales ; il réveillait dans leur misère et leur assujettissement quelques pauvres pêcheurs de Jérusalem ; il disait aux barbares : Allez là-bas vous enivrer d’or, de vin et de sang, car les Romains ont accaparé tout l’or, tout le vin et tout le sang de l’univers ! Il disait aux apôtres : Allez là-bas, et dites à ceux que vous trouverez couchés sous le joug de l’esclavage : Levez-vous, vous êtes libres ! Mane, Thecel, Phares ! » (Jules JANIN)

« Parmi les hommes, M. Taine s’attaque de préférence au plus illustre, à M. Cousin. L’étude, et pour ainsi dire la dissection du maître, est complète. Il est analysé comme écrivain, discuté comme historien, biographe, érudit et philologue, pesé, jugé et condamné comme philosophe. C’est le Mane, Thecel, Phares du dernier roi de l’éclectisme. » (VAPEREAU)

« L’étonnement, la colère, la stupéfaction de Balthazar voyant son Mane, Thecel, Phares, ne sauraient se comparer au froid courroux de M. Grandet, qui, ne pensant plus à son neveu, le retrouvait logé au cœur et dans les calculs de sa fille. » (BALZAC)

« — Quoi ! s’écria Raphaël, dans un siècle de lumière où nous avons appris que les diamants n’étaient que du carbone solide : à une époque où tout s’explique, où la police traduirait un nouveau Messie devant les tribunaux, et soumettrait ses miracles à l’Académie des sciences ; dans un temps où nous ne croyons plus qu’aux parafes des notaires, je croirai, moi, à une espèce de Mane, Thecel, Phares ! » (BALZAC, La Peau de chagrin)

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