LA FRANCE PITTORESQUE
Felix qui potuit rerum cognoscere causas !
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Publié le mercredi 4 mai 2016, par Redaction
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Heureux celui qui a pu pénétrer le fond des choses !
 

Premier vers d’un passage célèbre des Géorgiques : « Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses, et qui, foulant aux pieds toute crainte, méprise l’inexorable destin et les menaces de l’avare Achéron ! »
C’est-à-dire : Heureux le sage qui, élevé par la connaissance de la vérité au-dessus des superstitions du vulgaire, ne craint pas même la mort, et n’y voit qu’une loi conforme, comme les autres, à l’ordre éternel et invariable de la nature !

« Je cultive la terre, voilà par où il faut finir. J’ai fait naître un peu d’abondance dans le pays le plus agréable et le plus pauvre que j’aie jamais vu. C’est une belle expérience de physique de faire croître quatre épis où la nature n’en donnait que deux. Les académies de Cérès et de Pomone valent bien les autres : Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! » (VOLTAIRE, Lettre à M. Clairant)

« L’insuffisance des religions de l’Inde, de la Grèce et de Rome explique dans l’Antiquité l’inquiétude des belles âmes, que Virgile exprime si bien dans ce vers, où l’on entend comme une plainte étouffée : Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! » (LABOULAYE, La Liberté religieuse)

« Et vous, Édie, il peut vous être utile, rerum cognoscere causas, de connaître l’origine et la nature du mandat d’arrêt en Écosse. Je vous dirai donc encore une fois que personne en ce pays ne peut être arrêté pour dettes. » (Walter SCOTT, L’Antiquaire)

« Cette montagne ruinée (à Servoz, dans les Alpes) effraye le regard et la pensée. Je ne sais, et nul ne peut dire comment se déplaça le centre où reposait l’équilibre de ce grand corps. Quelle cause mina la base sur laquelle reposaient ces immenses plateaux, ces terrasses, ces dômes, ces pentes, ces aiguilles ? Est-ce une convulsion du globe ? Est-ce une goutte d’eau lentement distillée depuis des siècles ?... Felix qui potuit... » (Victor HUGO)

« Les patriarches rapportaient tout à Dieu, les Romains agissaient pour la patrie, les barons féodaux pour leur dame et leur castel, et aujourd’hui toi, pour ta place de trente florins, et moi pour la moitié de tes trente florins. Tu vois que le but de la vie a toujours été se rétrécissant et se resserrant ; or, la cause, la voici, felix qui potuit rerum cognoscere causas... » (A. KARR, Sous les Tilleuls)

« J’ai toujours admiré avec respect ces forts et généreux esprits dont les profondes investigations, dont les puissants calculs s’élèvent jusqu’aux cieux et descendent jusqu’au fond des abîmes ; dont les merveilleuses découvertes s’étendent aux siècles les plus éloignés, pénètrent toute la nature et lui dérobent ses secrets les plus cachés ! Volontiers je m’écrie : Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! Volontiers je rends un hommage solennel aux Laplace, aux Berthollet, aux Lavoisier, aux Cuvier et à tant d’autres. » (DUPANLOUP, De l’Éducation)

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