LA FRANCE PITTORESQUE
Dulcia linquimus arva
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Publié le mardi 19 avril 2016, par Redaction
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Nous abandonnons nos chères campagnes (VIRGILE, Égl. I, vers. 3)
 

Après la bataille de Philippes, Auguste avait donné pour récompense à ses soldats les biens de ceux qui avaient embrassé le parti contraire. Le petit domaine du père de Virgile fut enveloppé dans ce partage, mais le jeune poète fut rétabli dans son modeste domaine. La première églogue est un chant de reconnaissance et un remerciement à l’empereur. Mélibée, chassé de son patrimoine, raconte ses malheurs à Tityre, personnage allégorique qui n’est autre que le père de Virgile : « Assis à l’abri de ce hêtre touffu, tu essayes sur ton chalumeau des accords champêtres ; nous, nous abandonnons les champs paternels et nos douces campagnes. » Nos patriae et dulcia linquimus arva !

« Il me semble que vous m’avez écrit que quelquefois la malheureuse nécessité de plaider vous arrachait au plaisir et à l’étude ; c’est le cas où est madame du Châtelet. Nos patriae fines et dulcia linquimus arva, nos patriam fugimus. Et pourquoi ? Pour plaider six ou sept ans en Brabant. » (VOLTAIRE, Lettre à M. de Cideville)

« Tandis que M. de la Popelinière louait les grenouilles de la Meuse, M. d’Avaray se pencha vers Nestor de Saint-André : Ah çà ! mon gentilhomme, lui dit-il, je suppose que vous non plus vous ne ferez pas un long séjour en Angleterre. Nous avons assez pleuré sur les fleuves de Babylone, nous avons quitté depuis assez longtemps nos champs paternels, dulcia arva, comme dirait notre roi Louis XVIII, il est temps de reprendre en France la place qui nous est due. » (Marie AYCARD)

« J’ai oublié de vous dire que je pars dans huit jours pour retourner en France. Hélas ! oui, dulcia arva ! Et vous, fortuné Tityre, vous restez dans cette belle, cette admirable Italie. Que j’envie votre sort ! » (DELÉCLUZE)

« Plusieurs protestants étaient à table, les uns se plaignaient amèrement, d’autres frémissaient de colère, d’autres disaient en pleurant : Nos dulcia linquimus arva, nos patriam fugimus. L’Ingénu, qui ne savait pas le latin, se fit expliquer ces paroles qui signifiaient : Nous abandonnons nos douces campagnes, nous fuyons notre patrie. » (VOLTAIRE, L’Ingénu)

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