LA FRANCE PITTORESQUE
Consilio manuque
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Publié le samedi 16 avril 2016, par Redaction
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Par le conseil et l’exécution
 

Littéralement « par la tête et par le bras. » Ces mots se trouvent dans un passage de Sénèque (Traité des bienfaits, liv. III, 29) : « Si ma nourrice n’avait allaité mon enfance, je n’eusse rien pu faire de ce que je fais aujourd’hui de la tête et du bras. »

Toutes les qualités qui font les grands généraux peuvent se résumer dans ces deux mots, la sagesse ou plutôt le génie qui délibère, l’audace qui exécute. Placé sur un terrain plus modeste qu’un champ de bataille, l’intelligent et hardi Figaro avait des droits incontestables à cette devise : Consilio manuque.

« FIGARO. — J’oublie ma guitare ! mais je suis donc fou ? LE COMTE. — Et ta demeure, étourdi ? FIGARO. — Ah ! réellement, je suis frappé ! Ma boutique, à quatre pas d’ici, peinte en bleu, vitrage en plomb, trois palettes en l’air, l’oeil dans la main, consilio manuque. » (BEAUMARCHAIS, le Barbier de Séville)

« Les factieux se sentent impuissants quand ils n’ont point, pour leur commander, des chefs éclatants qui les aident et les protègent consilio manuque. » (L. VÉRON, Mémoires d’un bourgeois de Paris)

« La gravure de la musique n’est encore qu’un métier, un métier dans l’enfance. Elle peut devenir un art dans les mains d’un homme capable de faire entendre raison à des ouvriers qui ne raisonnent pas. Alors nos graveurs pourront mettre sur leur enseigne la devise de Figaro : Consilio manuque. » (CASTIL-BLAZE)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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