LA FRANCE PITTORESQUE
Cedant arma togae
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Publié le samedi 16 avril 2016, par Redaction
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Que les armes le cèdent à la toge
 

C’est un vers que Cicéron fit à sa propre louange, en mémoire de son consulat. Cedant arma togae, concedat laurea linguae ! « Que les armes le cèdent à la toge, les lauriers à l’éloquence ! » C’est-à-dire : Que le pouvoir militaire, représenté par l’épée, fasse place au pouvoir civil, représenté par la toge. Ce vêtement était à Rome ce que nous appelons chez nous l’habit bourgeois.

« Je suis convaincu qu’il fit cet honneur, non à ma personne, mais à mon habit ; et que cette préférence avait pour but d’élever le docteur en théologie au-dessus du capitaine : Cedant arma togae, maxime qu’on ne doit oublier en aucun temps, mais qu’il faut surtout se rappeler quand le militaire est en demi-solde. » (Walter SCOTT, Péveril du Pic)

« La Parisienne est le cedant arma togae de la bourgeoisie de Paris, qui se vante d’avoir eu raison des canons de la royauté. » (A. NETTEMENT)

« Nous fûmes obligés de laisser dans cet appartement quelques portraits de famille et des trophées d’armes, dit le sire de Ravenswood ; oserais-je vous demander ce qu’ils sont devenus ? — Cet appartement, répondit le garde des sceaux en hésitant, a été arrangé en notre absence, et vous savez que cedant arma togae est la maxime favorite des jurisconsultes ; je crains qu’on ne l’ait suivie un peu trop à la lettre. » (Walter SCOTT, La Fiancée de Lammermoor)

« ARLEQUIN. — M. le bailli a raison : Cedant arma togae ! PIERROT. — Tatigué, il n’y a raison qui tienne : sans le village, il n’y a point de bailli ; c’est le village qui fait le bailli, et le bailli ne fait point le village ; c’est à moi à avoir la préférence. » (LA HARPE, Théâtre de la foire)

« Ce côté un peu charlatan qu’avaient donné à notre armée les grandes guerres du premier Empire, et, plus tard, les flatteries intéressées de l’opposition libérale, disparut dans cette situation nouvelle (en 1830 et en 1848), où le cedant arma togae était traduit en mauvais français par des milliers de bavards. » (DE PONTMARTIN, Causeries littéraires)

« Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous ; votre robe n’a rien à commander à mon épée, dit le capitaine des pompiers au juge de paix. — Erreur ! cria de la fenêtre un jeune homme. Cicéron, illustre pompier dans son temps, a dit : Cedant arma togae ce qui signifie que ce vénérable magistrat a droit à votre obéissance. » (Charles de BERNARD, Le Gentilhomme campagnard)

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