LA FRANCE PITTORESQUE
Origine de l’appellation « bissextile »
(D’après « Le Courrier de Vaugelas », paru en 1876)
Publié le lundi 29 février 2016, par Redaction
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L’ajout, sur le calendrier et tous les quatre ans, d’une journée, est un usage qui remonte à l’Antiquité, le mois de février héritant de cette paradoxalement étrange singularité
 

L’an 45 avant J. C., Jules César désirant réformer le calendrier, en qualité de souverain pontife, consulta soigneusement les astronomes. Il souhaitait en effet régler le retard observé entre les années solaires et les années civiles.

Après s’être suffisamment renseigné auprès des scientifiques, parmi lesquels l’astronome grec Sosigène d’Alexandrie, il adopta l’année de 365 jours et 6 heures, trouvée par Calippe de Syzique et par Aristarque de Samos.

Il fit les mois de 30 et de 31 jours tels que nous les avons encore ; mais comme en ne comptant pas les 6 heures, qui font le quart d’un jour, l’année civile eût été en retard sur l’année astronomique, il décida que, tous les quatre ans, on ajouterait, le 24 février, un jour aux 365 de l’année ordinaire.

Or, attendu que, selon la manière de compter des Romains, le 24 février était le 6e jour avant les calendes de mars, on a dit, pour le jour intercalaire, bis sexto calendas, d’où l’année de 366 jours a pris le nom de bissexte et la qualification de bissextile, laquelle signifie littéralement bis sixième.

Le calcul de l’astronome Sosigène d’Alexandrie fut démenti à la fin du XVIe siècle, du temps du pape Grégoire XIII : on se rendit compte que l’année ne durait pas 365,25 jours (365 jours 6 heures) mais 365,24219 jours (365 jours 5 heures 48 minutes et 45 secondes).

Afin de tenir compte de ce décalage (8 jours par millénaire) on profita de l’instauration du calendrier grégorien en 1582, pour fixer que les années séculaires (1600, 1700, 1800, etc.) ne seraient bissextiles que si leur millésime était divisible par 400. De sorte que seuls les millésimes 1600, 2000, 2400, 2800, etc., sont bissextiles.

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