LA FRANCE PITTORESQUE
Il est piqué de la tarentule
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Publié le mercredi 11 novembre 2015, par Redaction
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Dont les mouvements sont inquiets et convulsifs
 

L’espèce d’araignée appelée enragée ou tarentule, prend son nom de la ville de Tarente et de ses environs, dans la Pouille, en Italie, où elle est fort commune. On prétendait jadis cette araignée très venimeuse, sa morsure passant pour occasionner des symptômes aussi singuliers que la guérison était extraordinaire.

On ajoutait que ceux qui en étaient mordus étaient attaqués de symptômes différents : les uns chantent ; les autres rient ; d’autres pleurent ; d’autres ne cessent de crier ; d’autres sont assoupis ; d’autres ne peuvent dormir, écrit le naturaliste Jacques Valmont de Bomare (1731-1807).

Enfin on prétendait que le remède qui les soulageait le plus, était de les faire danser à outrance ; pour cet effet, on leur faisait entendre les symphonies qui leur plaisaient le plus ; on leur jouait, sur différents instruments, des airs de différentes modulations jusqu’à ce qu’on en trouvât un qui flattait le malade. Alors, disait-on, le tarentulé sortait brusquement du lit, et se mettait à danser au son de la musique jusqu’à ce qu’il fût en nage et hors d’haleine, ce qui le guérissait. Cette fable inspira le nom de la danse de la tarentelle.

La tarentelle

La tarentelle

Voilà de ces faits qui retentissent continuellement aux oreilles de tout le monde et que l’on donnait encore pour vrais au XIXe siècle ; cependant que plusieurs personnes ayant voyagé en Italie, entre autres l’abbé Nollet, avaient dénoncé cette croyance comme infondée.

Ils avaient observé qu’au cœur de la Pouille même, c’était une idée seulement répandue parmi les personnes peu instruites, et que des vagabonds se disant piqués de la tarentule paraissaient guérir par la danse et par la musique, attrapant ainsi quelque argent et gagnant leur vie par cette sorte de charlatanerie. On ne craint déjà plus à cette époque les tarentules à Rome, parce qu’il n’y a pas d’exemple qu’elles aient incommodé quelqu’un.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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