LA FRANCE PITTORESQUE
THORIGNY-SUR-OREUSE
(Histoire de)
(par l’abbé H. Bouvier)
Publié le dimanche 15 juin 2014, par Redaction
Imprimer cet article

Dans l’Annuaire de l’Yonne de 1843, Thorigny, près des sources de l’Oreuse, est présenté comme l’un des plus beaux villages du département : il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’abbé Bouvier, curé de Villefargeau, lui ait consacré une monographie ; d’autant que le site est fort ancien, des outils de l’époque y ayant été découverts. Par ailleurs, une meule en granit micacé atteste de la présence romaine.

Ensuite, il faut attendre le IXe siècle pour que Thorigny soit cité dans un document important, le Liber Sacramentorum, qui contient le nom des paroisses du diocèse de Sens, dont fait partie Thoringia, appelé aussi Thoriniacum, Thorigniacum, Toreneius, jusqu’au XIIe siècle. C’est vers 1130 que le premier seigneur connu, Étienne de Thorigny (de Torigniaco), est évoqué dans un acte officiel, comme témoin dans une donation ; de nombreux chevaliers, ou dits tels, lui succèderont jusqu’au XIVe siècle, sans que l’on puisse toujours affirmer avec certitude qu’ils sont bien seigneurs du lieu. A partir de Geoffroy de Sergines, descendant du célèbre compagnon de saint Louis aux croisades, la lignée des seigneurs de Thorigny, recensée avec soin par l’abbé Bouvier jusqu’à la Révolution, est ininterrompue.

Mais l’abbé Bouvier ne s’intéresse pas seulement à la généalogie seigneuriale ; il fait aussi revivre la communauté d’habitants qui est composée de vilains, de serfs associés et (en majorité) d’hommes libres ; et il décrit, en outre, l’organisation civile qui est si bien conçue (dès 1546 il y a des écoles qui fonctionnent régulièrement) que la Révolution ne modifiera pas sensiblement l’état des esprits. Par contre, les faits de guerre (essentiellement de religion) n’épargneront pas le bourg et sa région, malgré la présence du château de Thorigny et de ceux de Launay, Sixte, Fleurigny, Voisines, Fontaine, conçus pour abriter les populations en cas d’attaques de bandes armées et en dépit des murs d’enceinte des villages. Les passages de troupes...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE