LA FRANCE PITTORESQUE
DIXMONT
(Études historiques sur)
(par l’abbé A. Pissier)
Publié le vendredi 13 juin 2014, par Redaction
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Alors que la conquête de Sens mettait entre les mains du roi Robert les domaines propres du comte vaincu, elle lui conféra seulement la suzeraineté des fiefs vassaux de l’ancien comté. Dixmont appartenait, à cette époque, aux religieux de Notre-Dame du Charnier de Sens, monastère bénédictin. Afin d’assurer le service du culte et de pourvoir au salut de leur âme, les rois et les seigneurs avaient, en effet, concédé aux évêques, aux églises et aux monastères des terres considérables et parfois même des villages entiers.

Mais trop éloignés, les moines du Charnier avaient du mal à administrer et surtout, dans ces temps de violences et de troubles, à défendre au besoin leur domaine de Dixmont. Aussi, en 1187, confièrent-ils ce soin à Philippe Auguste, tout en conservant leur maison et l’église. Le village était un centre commercial connu déjà pour ses foires et pour son grand marché au blé. Le roi lui donna une plus grande importance encore en prenant sous sa protection les marchands qui s’y rendaient et en accordant l’exemption de certains droits aux acheteurs. Il fit bâtir une forteresse qu’il appela son château et dans laquelle il séjourna en novembre 1204. Il accorda des privilèges si importants à tous ceux qui s’installaient dans la cité que les vassaux des seigneurs voisins affluèrent. Le mouvement s’intensifia sous saint Louis si bien que les seigneurs du voisinage durent accorder à leurs gens les bienfaits de privilèges semblables.

La guerre de Cent Ans mit un frein à la prospérité de Dixmont. Il ne restait plus que dix feux en 1434 et en 1490 ; faute de bras sans doute, les terres du chapitre étaient en friche. La châtellenie se releva sous le règne de Louis XII et en 1538, la population qui s’élevait à trois ou quatre cents feux sollicita et obtint l’autorisation de se fortifier. Une vingtaine d’années plus tard, ces remparts ne servirent qu’à attirer sur le village les ravages des guerres de Religion. Parce que les habitants refusaient d’ouvrir leurs portes...

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