LA FRANCE PITTORESQUE
SAINT-DIÉ (Les Allemands à)
27 août-10 septembre 1914
(par Raoul Allier)
Publié le jeudi 12 juin 2014, par Redaction
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Le 26 août 1914, à 8 heures du matin, la ville de Saint-Dié comprit que son temps d’épreuves commençait vraiment. Elle le redoutait depuis quelques jours et son attente avait été d’autant plus cruelle que les espérances les plus extraordinaires avaient fait vibrer tous les cœurs. Le 15 août, plus de 500 prisonniers allemands étaient venus se ranger devant la mairie tandis qu’on exhibait leur drapeau dont le 1er bataillon de chasseurs s’était emparé. Mais dès 6 heures du matin, ce 26 août, un grondement sourd d’artillerie lourde fit entendre sa menace.

Une pluie de fer et de feu s’abattit sur la cité et le lendemain à l’aube, aux abords de l’hôtel de ville, le spectacle était cruel. Les débris des troupes en retraite y affluaient de toutes les voies. Les fantassins et les chasseurs se précipitaient vers divers points de la ville pour y construire des barricades avec tout ce qu’ils trouvaient à proximité, y compris les chaises des églises. Mais l’ennemi parvint à faire passer par les bois au sud des Raids, des masses nombreuses qui descendaient vers Saint-Dié. Lorsqu’elles atteignirent leur but, les défenseurs étaient exténués et les habitants, terrorisés. Les premiers Allemands qui entrèrent dans la ville arrivaient par la rue de Thurin.

Redoutant les coups de feu qui pouvaient partir des positions plongeantes environnantes, ne sachant pas si la ville était disposée à se rendre ou à devenir un champ de bataille et bafouant l’article 23 du règlement de La Haye qui interdit de forcer un civil à prendre part aux opérations de guerre, ils choisirent quelques habitants qui leur servirent de bouclier humain durant leur avancée dans Saint-Dié. Le lieutenant Eberlein décida même d’installer deux vieillards ligotés sur une chaise au milieu de la rue principale, pour faire cesser les tirs provenant des maisons alentour. Cependant, une contre-attaque s’organisait grâce aux bataillons qui s’étaient reformés. Avant de penser à...

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